Nancy, capitale des ducs de Lorraine, est une porte d’entrée privilégiée sur la Meurthe-et-Moselle et sur la région. Art Nouveau, découvertes de luxe ou gourmandes, balades historiques… les visites thématiques permettent de mieux connaître la ville et d’aller au-delà, en dévoilant les grands événements du tourisme en Lorraine.
La place Stanislas, celle de la Carrière et d’Alliance forment un triptyque royal, symbole de Nancy. C’est la visite la plus demandée par les groupes. Ces trois lieux, inscrits depuis 1983 au patrimoine mondial par l’Unesco témoignent d’un moment clef de l’histoire de toute la région, lorsqu’elle fut en passe d’être rattachée à la France. Au XVIIIe, Stanislas Leszczynski, roi de Pologne, devient duc de Lorraine et de Bar. Sa statue équestre trône au milieu de la place qu’il a voulue et qui porte son nom. La place Stan’ (comme disent les Nancéiens), majestueuse tant par ses dimensions que par ses immeubles et ses grilles dorées, relie l’hôtel de ville, le Grand Hôtel, l’Opéra de Nancy et de Lorraine et le musée des Beaux-Arts, où se trouvent la collection de la cristallerie Daum et une section Jean-Prouvé.
Il fait bon s’asseoir à l’une des terrasses, avant d’aller fureter dans les ruelles dans la vieille ville, découvrir les hôtels particuliers, l’église Saint-Epvre et la porte de la Craffe, vestige des fortifications médiévales.
Art Nouveau et villa Majorelle
La deuxième thématique la plus demandée touche à l’Art Nouveau, Nancy étant l’un de ses berceaux. La visite traverse la place Stanislas, puis rejoint la brasserie de l’Excelsior en passant par les hauts lieux de la vie économique du début du XXe : commerces, banques (dont la verrière du Crédit Lyonnais), les vitraux de la chambre de commerce et d’industrie…
Toujours pour se croire à la Belle Époque, des visites à pied ou en bus explorent d’autres quartiers, comme celui de Saurupt, et leurs belles demeures empreintes d’Art nouveau. La plus célèbre d’entre elles vient de rouvrir après des années de rénovation : la villa Majorelle, classée Monument historique, est l’œuvre de l’architecte Henri Sauvage pour l’artiste-ébéniste Louis Majorelle. « On se retrouve à l’époque où la famille Majorelle y vivait. On a déjà beaucoup de demandes », précise Vincent Dubois, responsable marketing – produits à Destination Nancy.
Pour les gourmands
Autre nouveauté : le patrimoine gourmand. Ainsi Nancy passion sucré propose de découvrir la bergamote de Nancy, les macarons, les visitandines, le baba au rhum (que l’on doit à Stanislas. Le kouglof lui semblant trop sec, son cuisinier l’aurait trempé dans de l’alcool).
Différentes prestations ont été pensées pour les groupes, dont un rallye gourmand avec des arrêts de bon goût ou une conférence – dégustation à la brasserie Excelsior. Le confiseur Batt accueille dans son atelier et fait découvrir la coulée de la Bergamote, les mirabelles en pâte d’amande, les chardons lorrains… Sans oublier un atelier quiche lorraine suivi d’une dégustation et, dans l’après-midi, d’un saut à la Maison de la mirabelle de Rozélieures à une quarantaine de kilomètres (voir encadré).
Pour un séjour de plusieurs jours, ce ne sont pas les musées qui manquent, comme celui des Beaux-Arts, le musée lorrain, la galerie Poirel, entièrement dédiée à l’art contemporain et au design, le musée de l’école de Nancy, le musée-aquarium, celui de l’histoire du fer (avec du mobilier Jean Prouvé).
Saint-Nicolas
En hiver, les fêtes de Saint-Nicolas ne proposent pas moins de 40 jours d’animations au milieu des chalets gourmands. Le point d’orgue est le défilé, prévu cette année samedi 5 décembre. Pour fêter le saint patron des Lorrains, la place Stan’ est illuminée tous les soirs de fin novembre à début janvier. Elle l’est également durant les soirées d’été car un son et lumières y est projeté de mi-juin à mi-septembre.
Les visites industrielles
L’office de tourisme Destination Nancy propose quatre thématiques de visites industrielles qui emmènent au-delà de la ville à commencer par le verre. La visite guidée de la Collection Daum, qui revient sur l’histoire de la manufacture, est un must de même qu’une démonstration de soufflage de verre à la Compagnie des Verriers de Vannes-le-Châtel. A Baccarat, lieu incontournable à la frontière des Vosges, le musée du cristal est situé dans la manufacture. Créée en 1764, elle emploie près de 500 personnes, dont des meilleurs ouvriers de France, qui montrent leurs techniques de travail.
Impossible d’aborder l’industrie du luxe, sans évoquer la plus ancienne cristallerie de France, celle de Saint-Louis, au cœur du Pays de Bitche, en Moselle, désormais propriété du groupe Hermès. Née en 1586, la verrerie de Müntzthal devient en 1767 Verrerie royale à la demande de Louis XV. Les visites passent au cœur des ateliers de la manufacture, puis par le musée.
Autre thème, l’or blanc à Varangéville, à 20 km de Nancy, avec la visite de la dernière mine de sel française encore en fonctionnement, ou aux salines royales de Dieuze, exploitées dès le Moyen-Âge. A noter la réouverture au printemps 2020 du musée du sel à Marsal (Moselle) qui retrace les techniques de production depuis la préhistoire. Le nouveau parcours muséographique intégrera des casques de réalité virtuelle.
Le fer est aussi partie intégrante de l’histoire industrielle de la région. Plusieurs visites existent : au musée de l’Histoire du Fer de Jarville, près de Nancy, à la mine de Neuves-Maisons qui retrace les conditions de travail des mineurs. Et pourquoi ne pas pousser jusqu’à l’éco-musée des mines de fer de Neufchef à la limite de la Moselle, où d’anciens mineurs emmènent les groupes dans les galeries ?
A noter encore, cette visite atypique : celle d’un ancien haut fourneau à Uckange dans la vallée sidérurgique de Moselle. Les guides ne sont autres que d’anciens sidérurgistes. A la nuit tombée, l’U4 (c’est son nom) s’illumine.
Enfin, le bois, que les groupes peuvent apprécier aux Compagnons des Walser à Mazerulles, qui créent et restaurent des meubles, ou à la fabrique de Neufchâteau, et découvrir une scierie de Saint-Dié-des-Vosges.
Focus sur "La Maison de la mirabelle"
Dès l’entrée de la Maison de la mirabelle à Rozélieures, en Moselle, des panneaux rappellent que 70 % de la production mondiale de ce petit fruit couleur or pousse en Lorraine. Si la mirabelle s’y plaît tant c’est grâce au sol, ainsi qu’au climat lorrain et à ses fortes variations de température entre l’hiver et l’été mais aussi entre le jour et la nuit. « Le sol et le climat sont nos deux alliés » , résume Sabine Grallet-Dupic, 5e génération à la barre du domaine familial.
« Nous accueillons des visiteurs toute l’année », dit-elle. Tout est prévu : visite en trois langues et parking pour les bus, le lieu ayant même le label Tourisme et handicap. Un film est projeté pour rappeler l’activité à l’année, de la taille à la récolte en passant par la distillation.
A la distillerie, un son et lumière attend les groupes. Après un passage par l’espace pédagogique, vient le cœur du sujet : le moment de la dégustation de l’eau de vie (voire du whisky que la maison produit également) et d’une tartelette de mirabelles.
03 83 72 32 26
Les grandes dates 2020
Au départ de Nancy, des packages incluent de nombreuses visites dans toute la région, en passant par le château des Lumières de Lunéville, les fortifications de Toul, l’abbaye des Prémontrés de Pont-à-Mousson, le lac de Madine, l’imagerie d’Épinal… avec de grandes choses à fêter en 2020 :
Le Centre Pompidou-Metz a 10 ans. Première opération de décentralisation d’un établissement public national culturel, il a attiré plus de 3,6 millions de visiteurs depuis 2010. Des expositions vont marquer cet anniversaire. Au printemps, Folklore, conçue en partenariat avec le Mucem de Marseille, retrace les relations des artistes avec le folklore en Europe. En mai, Yves Klein sera à l’honneur avec Le ciel comme atelier. À l’automne, Chagall, le passeur de lumière explorera l’importance de la lumière dans son œuvre.
La célébration des 800 ans de la Cathédrale Saint-Étienne de Metz qui s’enorgueillit d’avoir quelques vitraux de Chagall. Riche de 6 500 m2 de vitraux, elle est surnommée "la Lanterne du Bon Dieu". Cette année encore, sa façade prendra vie à la nuit tombée grâce au mapping de Constellations 2020. La 4e édition du festival des arts numériques se tiendra 21 juin au 5 septembre.
La Citadelle souterraine de Verdun fête le centenaire du choix du soldat inconnu. En 1920, les députés approuvaient « la translation à Paris et le dépôt à l'Arc-de-Triomphe des restes d'un soldat inconnu mort pour la France au cours de la grande guerre ». Cet automne, un parcours de visite avec mapping et réalité augmentée sera inauguré afin d’immerger les visiteurs dans ces 7 km de galeries creusées à même la roche.
Nouveautés
L’ouverture en fin d’année de la Maison Heler dans le quartier de l’Amphithéâtre. Cet hôtel, qui fera partie de la Collection haut de gamme Curio du groupe Hilton, est signé Starck. Ses119 chambres seront dans un immeuble de 14 étages surmonté de la réplique d’une villa du quartier impérial de Metz.
Depuis 40 ans le parc animalier de Sainte-Croix accueille des visiteurs au cœur du parc naturel régional de Lorraine. Sur les 120 hectares, se trouvent les zones des loups, des ours, des biches, des cerfs… et 46 lodges pour dormir en pleine nature. De nouveaux hébergements sont prévus l’hiver prochain en face de la meute de loups canadiens.
Aux portes des Vosges, le Center Parc des 3 Forêts fête ses 10 ans. Il reste le plus grand des Center Parcs d’Europe, avec plus d’un millier de cottages, l’Aqua Mundo, sa rivière navigable et le nouveau spa Deep Nature de 1 600 m2.
Le Grand Est en quelques chiffres
19 millions de visiteurs
1,1 milliard d’euros de retombées économiques
6,4 millions d’entrées dans les sites de visite en 2018
Pratique
Destination Nancy - Office de Tourisme, place Stanislas à Nancy
Agence régionale du tourisme Grand Est – Destination Lorraine : groupe.tourisme-lorraine.fr/
Interview
Vincent Dubois, responsable marketing-produits à Destination Nancy
Quels sont les grands projets ?
En 2023, le Grand Nancy thermal ouvrira en ville, en face du musée de l’École de Nancy, où se tiennent actuellement des piscines thermales. Il a y trois objectifs : du thermalisme de cure, un lieu de relaxation pour les sportifs et un lieu thermal de loisirs avec des bassins, spa et hammam.
La même année, le musée lorrain rouvrira dans le palais de Ducs de Lorraine et l’église des Cordeliers. Le premier est refait car la muséographie était ancienne, il fallait repenser le parcours et améliorer la conservation. Pendant les travaux, l’église des Cordeliers est ouverte et des œuvres majeures du musée y sont exposées. S’y trouvent également les sépultures de ducs de Lorraine, ainsi qu’une maquette représentant l’évolution de la ville.
Et vos nouveautés ?
En matière d’hébergement, l’Hôtel Chrystal Best Western, situé à côté de la gare, rouvre cet été, doublant de superficie et passant de 3 à 4 étoiles, avec un spa et un roof top. Place Stan, le Grand hôtel de la Reine va fermer dans l’année pour cause de travaux. Ce 4 étoiles vise les 5.
Par ailleurs, nous avons fait l’acquisition d’audiophones, ce qui offre un confort de visite pour écouter les guides et permet de former des groupes jusqu’à 35 personnes.
Qui sont les groupes de passage à Nancy ?
La clientèle groupe est aux 2/3 composée de Français. Ils viennent en majorité du Grand Est, ainsi que d’Île-de-France, des Hauts-de-France et de la région lyonnaise.
Un tiers de la clientèle étrangère est allemande, nous avons aussi des Belges, Néerlandais, Italiens et Japonais.
Que recherchent-ils ?
Ils veulent à la fois découvrir le patrimoine mais aussi manger des spécialités locales, d’où le développement de la marque Nancy passion sucré.
Nous devons encore évoluer dans la manière de nous présenter car les gens veulent des histoires, des anecdotes, sortir des grandes lignes. Les groupes veulent de plus en plus du sur-mesure.