Marie-Christine Chaubet les a tous bluffés : les observateurs présents à Top Resa sont en effet unanimes pour dire que la fille de Philippe Polderman a semblé très à l’aise dans ses nouveaux habits de patronne de Fram. Mordante, énergique, volontaire, elle a enfin dévoilé la stratégie du tour-opérateur toulousain (lire pages 8 et 9). Des décisions qui vont a priori dans le bon sens après les deux années difficiles que vient de connaître l’entreprise. Mais les tensions qui ont miné la famille depuis de longs mois ne semblent pas près de s’apaiser. A tel point que la saga Fram pourrait encore réserver bien des coups de théâtre. Georges Colson, patron emblématique du TO pendant quatorze ans, est un affectif qui a très mal vécu ces joutes familiales, feutrées certes, mais non moins violentes. Sous sa bonhomie apparente se cache une détermination sans faille qui lui fait penser qu’il a peut-être perdu une bataille mais pas la guerre. C’est à cette lumière qu’il faut interpréter son très probable rachat des actions de Simone Aussire, décédée au printemps dernier, qui possédait 21 % du capital de Fram. Du même coup, Georges Colson se retrouverait à la tête, en propre, de 41 % du capital du TO toulousain… et redeviendrait incontournable. Une énorme surprise qui donnerait une importance cruciale aux 8,71 % que détient encore Air France dans le capital de Fram !
Si, malgré ces soubresauts familiaux, le TO toulousain reste une entreprise solide, enviée par ses concurrents et plébiscitée par ses clients, on ne peut pas en dire autant de la SNCM. Quel naufrage ! On peut disserter longtemps sur l’irresponsabilité de ses syndicats (je ne m’en suis pas privé), il a bien fallu que quelqu’un, en l’occurrence l’Etat, les laisse faire. L’Etat gestionnaire est décidément une anomalie économique. Depuis 1991, les différents gouvernements ont englouti 1,2 milliard d’euros d’argent public pour assurer la continuité territoriale entre la Corse et le continent. Dernier acte de courage de nos gouvernants : ils croient se débarrasser du dossier en vendant en catimini à Walter Butler, qui a ciré les bancs de l’Ena avec Galouzeau de Villepin, pour 35 millions d’euros des actifs estimés à au moins 400 millions d’euros, sans oublier au passage de demander au contribuable d’effacer les dettes de l’entreprise, soit la bagatelle de 113 millions d’euros ! On croit rêver. Devant la levée de boucliers, Dominique Perben, le ministre des Transports, recule (c’est une habitude) et annonce que l’Etat restera actionnaire minoritaire. Et un autre candidat à la reprise n’aurait pas dit son dernier mot. Bref, là aussi, la structure du futur capital de la SNCM est encore loin d’être figée.