
Des avions spécialement aménagés visent des vols de près de 20h. Mais la surenchère des compagnies reste limitée par la demande des passagers.
Dubaï-Auckland, c’est le dernier record de vol commercial non stop. Cette liaison est effectuée en 17h15 par un Airbus A380 d’Emirates. En volant ainsi d’un coup d’aile pendant 14 200 km, le temps de voyage est raccourci d’environ trois heures, en évitant une escale intermédiaire chronophage avec débarquement, nettoyage de l’appareil, embarquement et autant de fatigue en plus pour les passagers.
Le vol Sydney-Dallas de la compagnie Qantas, avec une distance de 13 800 km, était le précédent record. Dans le courant du mois, Emirates devait battre son propre record avec un vol Dubaï-Panama City, qui prendrait 17 heures 35 minutes. Mais celui-ci n’est plus en machine, reporté sine die, au mieux à la fin de l’année.
Techniquement, depuis l’arrivée des nouvelles générations de gros porteurs (A380, A350, Boeing 777 LR), ces vols de très longues durées sont possibles avec des équipages renforcés, voire deux équipages qui disposent d’espaces de repos à bord avec couchettes. La baisse du prix du carburant pénalise moins ces très longs vols.
Espace de détente pour passer près de 20h à bord
Restent les passagers qui doivent être en nombre suffisant, entre 300 et 500 par vol pour remplir les avions. L’annulation du Dubaï-Panama montre que la dure réalité du remplissage… Si, au départ de Londres, un vol non stop vers Sydney peut se justifier pour les compagnies aériennes, il n’en est pas de même depuis Paris ou Francfort, où le taux de remplissage ne sera pas forcément au rendez-vous.
De plus, tous les passagers européens qui souhaitent gagner le continent australien, ne passent pas obligatoirement par Sydney. D’où la nécessité de mutualiser les provenances-destinations pour arriver à un volume suffisant.
Certains marchés offrent néanmoins un potentiel de voyageurs d’affaires suffisamment important au point de susciter le développement d’un modèle spécial d’avion. Singapore Airlines vient ainsi de demander à Airbus de développer une version "ultra-long-range" (une variante ultra-longue-portée pour permettre de très longs vols directs) de l’A350.
L’objectif est de rallier Singapour aux Etats-Unis sans l’escale actuelle de Francfort ou du Japon, soit 15 600 km et 19 heures de vol pour Singapour-New York. La compagnie n’a pas encore révélé quelle sera la configuration de la cabine de l’A350 ULR.
Singapore Airlines vient de prendre livraison cette semaine de son premier A350 "classique" configuré en trois classes : 42 sièges en classe Affaires, 24 sièges en Premium Economy et 187 en classe Economique, pour un total de 253 sièges. Il volera entre Singapour et Amsterdam. La version ULR sera certainement moins densifiée, offrant des espaces de détente pour les passagers passant près de vingt heures à bord...
Thierry Vigoureux