
Le passage au-dessus de la Syrie d'un A380 de la compagnie crée une polémique. Dans ce cas précis le plan de vol de Malaysia Airlines fait l'objet de critiques injustifiées.
Les réseaux sociaux s’enflamment depuis qu’un vol de Malaysia Airlines dimanche dernier a survolé le territoire syrien.
Le MH04 Kuala Lumpur-Londres, exploité en Airbus A380 comme le vol de Paris, a bien fait route au-dessus du pays où s’affrontent troupes gouvernementales et rebelles. Une information relayée hier par les radios et les chaînes infos, souvent sans plus de précision.
Mais, avant de conclure à une infraction ou à une imprudence, il faut se pencher sur la trajectoire réelle du très gros porteur. Il a emprunté la route aérienne UL768, est entré dans l’espace aérien par le point SOKAN depuis la Jordanie, sorti par le point NIKAS au-dessus de la Méditerranée un peu au nord du Liban, vers la pointe orientale de Chypre.
Surtout, le vol MH4, allant de Londres à Kuala Lumpur, a suivi un trajet approuvé par l'Organisation de l'aviation civile internationale (ICAO), a indiqué la compagnie nationale dans un communiqué publié lundi soir.
D'autres avions commerciaux ont emprunté la même route
Il volait au niveau 400, soit plus 13 000 mètres. Superposons ce trajet avec la carte des zones de conflits actuels en Syrie pour constater qu’à aucun moment, l’A380 de Malaysia Airlines ne s’en est approché. Imaginons de violents orages fermant l’aéroport de Marseille. La région parisienne serait-elle alors interdite de survol ?
Par ailleurs, il suffit aussi de consulter Flightradar24 pour constater que d’autres avions commerciaux empruntent ces routes aériennes au-dessus du sud de la Syrie, notamment ceux qui desservent le Liban. Il en aurait été autrement si le vol MH04 s’était aventuré près d’Alep au nord de la Syrie.
Avec ce début de polémique, on mesure à quel point l'activité de Malaysia Airlines va être scrutée dans les semaines et mois à venir, pour le meilleur et pour le pire.
T.V.