
Les menaces de grèves en Europe se multiplient pour la compagnie. Pour éviter la pagaille durant les fêtes de fin d'année, Ryanair change radicalement sa politique.
L'annonce est inédite. Ryanair a proposé aujourd’hui d’accepter pour la première fois des syndicats de pilotes en son sein. L’objectif de cette manœuvre est d’éviter plusieurs grèves prévues à travers l'Europe durant les fêtes de fin d’année. Dans un communiqué, la compagnie low-cost assure ainsi vouloir engager des discussions avec les syndicats de pilotes en Allemagne, en Espagne, en Irlande, en Italie et au Royaume-Uni, où les pilotes menacent de faire grève.
"Les vols pour Noël sont très importants pour nos clients et nous souhaitons éviter toute crainte ou inquiétude sur de possibles perturbations en raison des mouvements sociaux des pilotes la semaine prochaine", a expliqué Michael O'Leary, directeur général de Ryanair. "Reconnaître des syndicats sera un changement important pour Ryanair", ajoute-t-il. "Nous allons maintenant traiter avec nos pilotes par le biais de structures syndicales nationales reconnues et nous espérons que ces structures pourront être et seront convenues avec nos pilotes tôt dans la nouvelle année."
La grève en Italie a été suspendue
Cette annonce a empêché Ryanair de connaître le premier mouvement social de son histoire. Les pilotes italiens, qui avaient annoncé une grève entre 13h et 17h aujourd'hui, ont finalement suspendu leur mouvement peu après la déclaration de la compagnie. La démarche de Ryanair est "un premier pas très important", a déclaré l’Association nationale des pilotes de l’aviation civile dans un communiqué. Les regards se tournent désormais vers l'Irlande et le Portugal, où les pilotes ont annoncé faire grève le 20 décembre prochain. Les pilotes remettent en cause le refus de la direction d’ouvrir des négociations sur les contrats de travail.
La compagnie irlandaise à bas coûts est dans une situation précaire depuis le début de l’automne, marqué par des milliers d’annulations de vols. Ces annulations ont été mis sur le compte de problèmes de plannings de vacances mais plusieurs pilotes joints par l'AFP y voient plutôt un symptôme de rapports dégradés avec la direction, entraînant des départs vers d'autres compagnies.
Manon Gayet avec AFP