
L’offre de la compagnie du Golfe ne satisfait pas Rome. Les discussions avec l'Etat italien piétinent.
La deuxième compagnie aérienne allemande, AirBerlin, en difficultés depuis plusieurs années, a annoncé hier soir la mise en œuvre d'un plan de recapitalisation de 450 millions d'euros d'ici la fin de l'année, après s'être enfoncé dans le rouge en 2013.
Dans le cadre de ce plan, Etihad, qui détient environ un tiers du capital d'AirBerlin depuis 2011, va souscrire pour 300 millions d'euros d'obligations convertibles en sa faveur, a indiqué le groupe allemand dans un communiqué. En outre, "afin de poursuivre le renforcement de la structure financière, AirBerlin va procéder à une émission obligataire d'un montant minimum de 150 millions d'euros".
A Rome, le dossier Alitalia n’avance guère. Les discussions avec la compagnie aérienne d'Abu Dhabi, piétinent. Selon la presse italienne, le point central concernerait la dette d'Alitalia, qui atteint presque 1 milliard d'euros et que Etihad souhaiterait voir renégocier à hauteur de 400 millions.
Etihad exigerait 3 000 licenciements au lieu de 1 900
Mais Intesa Sanpaolo, qui est devenu aussi le premier actionnaire, n’a pas l’intention de renoncer à ses créances. Etihad envisagerait de monter à hauteur de 40% à 49% au capital d'Alitalia, sous les 50% qui maintient le statut européen de la compagnie (et ses droits de trafic).
Etihad injecterait entre 250 et 500 millions d'euros dans Alitalia, et exigerait 3 000 licenciements chez le transporteur aérien, sur un effectif global de 14 000 salariés alors qu’un accord syndical n’en prévoit "que" la suppression de 1 900.
Avec l’été, l’échéance d’un dépôt de bilan se rapproche. Alitalia perd près de 1 million d’euros par jour (287 millions en neuf mois, selon les derniers comptes). Le chiffre d’affaires est stable, à 3,5 milliards d’euros.
Thierry Vigoureux