
L'Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières pointe un recul de la part de marché du train par rapport aux autres modes de transport.
Fondée en 2010 à l'occasion de l'ouverture progressive à la concurrence du secteur ferroviaire, l'Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (Arafer) vient de publier son premier bilan du transport ferroviaire de voyageurs en France. Un rapport en décevant pour le rail français.
"Si le développement du TGV et des TER à la fin des années 90 et au cours des années 2000 a permis au mode ferroviaire d'atteindre 10% de part modale en 2011, contre 7,1% en 1995, cette tendance s'est inversée : depuis 2011, la fréquentation des trains de voyageurs recule alors que celle des autres modes de transport (voiture particulière, avion, autocar) progresse", note ainsi l'Arafer.
La désaffection touche aussi le TGV
En 2016, la fréquentation mesurée en passagers-km a ainsi perdu 1% pour le train, alors que la voiture est en hausse de 2,7%, que l'avion progresse de 3,8% et que l'autocar interurbain s'envole de 17%. Le recul du secteur ferroviaire français est d'ailleurs d'autant plus frappant que le train continue sa croissance dans les autres pays européens, en particulier en Allemagne et en Italie.
La désaffection pour le rail est par ailleurs très sensible sur les trains internationaux, en chute de 7,8% l'an dernier et les trains Intercités, en repli de 6,5%. Les TER sont eux aussi à la peine, avec une baisse de 2,8%. Les TGV restent stables tandis que le Transilien est le seul à tirer son épingle du jeu, avec une augmentation de 3,8%.
L'Arafer constate également que la recette commerciale par passager a perdu du terrain entre 2015 et 2016 : elle s'établit désormais à 7,8 € HT aux 100 km pour les TER et Intercités, en recul de 3,2%, et à 9,6 € HT aux 100 km pour les TGV (y compris Ouigo et iDTGV), en baisse de 2,4%. Il va falloir en faire plus pour que les Français préfèrent le train !
Didier Forray