
L'association des transporteurs aériens appelle notamment à plus de coopération entre l'industrie et les gouvernements.
A l'occasion de la 26ème conférence sur la sécurité dans l'aérien organisée par Iata à Abu Dhabi, le président de l'association, Alexandre de Juniac, est revenu hier sur l'instauration de l'electronic ban.
En mars, le gouvernement américain imposait en effet aux compagnies aériennes qui reliaient en direct les États-Unis à 8 pays musulmans d'interdire à leurs passagers de transporter en cabine tout appareil électronique plus grand qu'un téléphone. L'electronic ban a finalement été levé en juillet mais le patron de IATA s'élève de nouveau contre le caractère unilatéral de la décision, "sans avertissement préalable ni consultation de l'industrie".
Pour Iata, il faut que des leçons soient tirées. Alexandre de Juniac plaide ainsi pour l'application universelle de normes mondiales, avec la mise en place rapide du Plan pour la sécurité de l'aviation dans le monde (GASP) adopté par l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI).
"Comment les passagers peuvent-ils avoir confiance dans la logique du système global de sécurité quand les passagers se rendant aux États-Unis depuis les Émirats Arabes Unis doivent enregistrer leurs appareils électroniques en soute alors que ceux qui partent via Londres peuvent les conserver avec eux ?", interroge-t-il.
Développer le contrôle d'identité biométrique
L'association appelle aussi à poursuivre le développement de la technologie, en particulier la biométrie. Autre impératif : améliorer encore la communication entre l'industrie et les gouvernements. Le but est d'organiser un meilleur partage de l'information et d'éviter l'adoption de mesures extraterritoriales sur le long terme.
Exemple avec la mise en place le 26 octobre d'un interrogatoire pour les passagers en partance pour les États-Unis : "Traditionnellement, de telles entrevues sont effectuées par les autorités gouvernementales", affirme Alexandre de Juniac. "À court terme, les compagnies aériennes peuvent paraître en meilleure position pour les réaliser mais, à long terme, si les gouvernements croient que ces entrevues sont essentielles, alors ils devraient collaborer entre eux et consacrer les ressources nécessaires à cette fonction", conclut-il.
Didier Forray