
Une grève de l’assistance au sol de la compagnie malgache a obligé les deux compagnies à dérouter des vols.
Air France et Corsair peuvent à nouveau desservir normalement Ivato, l’aéroport principal de Madagascar. La semaine dernière, Air France avait du dérouter son Boeing 777 vers La Réunion, le personnel d’Air Madagascar qui assure l’assistance au sol d’Air France s’étant mis en grève et ayant bloqué le matériel de piste (passerelles, élévateurs, etc.) alors que l’avion était en approche.
Corsair qui dessert aussi l’île en vol régulier, a préféré annuler son vol. Les passagers ont du être acheminés de et vers La Réunion par des vols moyen courriers. Les vols régionaux d’Air Austral n’ont pas été touchés.
Cette crise a été provoquée par le mécontentement du personnel d’Air Madagascar de voir leur compagnie maintenue depuis 2011 en liste noire européenne, ce qui oblige à affréter d’autres avions que les siens pour desservir Paris ou Marseille avec les coûts que cela implique. La France et son administration de l’aviation civile sont désignées comme responsable du blocage de Bruxelles.
La France, responsable de la mise sur liste noire européenne
En effet, le contrôle des avions d’Air Madagascar selon la procédure européenne Safa (Safety Assessment Foreign Aircraft) et le constat de leurs défaillances ont été faits par des experts de la DGAC sur les aéroports français. Au vu des rapports, des discussions ont été menées entre la Commission européenne et les autorités compétentes de Madagascar.
Si, depuis trois ans, des progrès ont été réalisés par l’aviation civile malgache dans les domaines des opérations et de l'octroi de licence de pilotes, la navigabilité des avions reste problématique. Ainsi, le contrat de deux ans demandé par Bruxelles afin d'obtenir une assistance technique externe pour aider Madagascar à respecter ses obligations de surveillance en matière de sécurité, a été rompu au bout de six mois.
Notons que l’instabilité politique de l’île provoque des changements fréquents à la direction de l’aviation civile malgache et à celle d’Air Madagascar, ce qui ne favorise pas une remise à niveau en pleine transparence financière. Pourtant, l'île Rouge se donne des objectifs très ambitieux en termes de développement touristique, et a tout récemment présenté un plan pour 2020, qui implique de quintupler sa fréquentation…
Thierry Vigoureux