
Alors que la France connaît sa deuxième semaine de confinement, les déplacements se sont réduits comme peau de chagrin. Les aéroports ferment, la SNCF fait circuler de moins en moins de trains. On fait le point.
Les aéroports d'Orly et de Beauvais ferment
En raison de l’effondrement de leur activité, sous l’effet des mesures prises dans le monde entier pour lutter contre la propagation du Covid-19, deux des trois aéroports internationaux situés près de Paris vont fermer temporairement. Celui de Paris-Beauvais cesse toutes ses activités dès aujourd'hui tandis que l'aéroport de Paris-Orly fermera ses portes le 31 mars prochain.
« Hier, on était à -92% de trafic en passagers à Orly et à -89% à Charles-de-Gaulle » par rapport à l'an dernier, contre -75% à Orly et -70% à Roissy la semaine dernière, a expliqué Edward Arkwright, le directeur général du groupe Aéroports de Paris (ADP).
Orly restera disponible pour accueillir des déroutements en cas d’urgence, des vols officiels, des évacuations sanitaires ou pour des transferts d’aéronefs sur le parking et pour la maintenance. Les compagnies qui continuent actuellement à assurer des vols à partir d’Orly transfèreront leurs activités sur Paris-CDG à partir du 1er avril.
Concernant l’aéroport du Bourget, dédié à l’aviation d’affaires, il y a « environ 30 vols par jour dont les deux tiers sont du sanitaire », a précisé Edward Arkwright. La baisse du trafic pourrait être de « 65% entre mars et juillet sur tous les aéroports du groupe ADP », qui en gère directement ou indirectement plus de vingt dans le monde.
7% de TGV et d’Intercités, aucun Ouigo
La décision est aussi exceptionnelle que la situation. La circulation des TGV et Intercités va encore être réduite de moitié, à partir de vendredi. Résultat : seuls 7% des trains circuleront, ce qui représentent 40 TGV par jour pour toute la France. L’activité des Ouigo, le service low cost de la SNCF, est suspendue.
« La réduction du nombre de trains permet de continuer à assurer les déplacements essentiels des voyageurs ayant des raisons légitimes de se déplacer, tout en luttant contre la propagation du virus », explique le transporteur ferroviaire dans un communiqué. Le nombre de passagers à bord est d'ailleurs limité pour laisser suffisamment d’espace entre les gens. « Seuls les passagers munis d'un billet, de leur attestation de déplacement dérogatoire et d'un justificatif de déplacement pourront monter à bord. »
Les trains grandes lignes qui circuleront de vendredi à dimanche ont été affichés hier à 17h. Les billets annulés seront tous remboursés sans frais, a assuré la SNCF.
Les transports en commun franciliens au ralenti
Ile-de-France Mobilités, la RATP et la SNCF adaptent également le plan de transports en Île-de-France. Dès aujourd’hui, une cinquantaine de stations de métro (Alésia, Bourse, Campo Formio, Pernety…) sont fermées et les métros et les RER circuleront de 6 heures à 22 heures uniquement.
« La priorité [est] de mettre en oeuvre prioritairement tous les transports nécessaires pour les personnels des établissements de santé et autres activités devant être maintenues », ont souligné les trois organismes.
Les lignes de bus et de tramways de la RATP à Paris et en proche banlieue continueront de fonctionner jusqu’à la fin de service et des bus de substitution prendront le relais des RER passées 22 heures. Le service Noctilien des bus de nuit fonctionnera toujours et sera renforcé dans certaines zones.
Au global, à partir du 26 mars, le trafic de la RATP est réduit à environ 30% et les Transilien (trains de banlieue) et RER circulent avec moins de 25% du trafic habituel. La fréquentation a drastiquement chuté en Île-de-France, autour de 5 à 6% par rapport à la normale pour la RATP et autour de 10% pour la SNCF.