
L'opérateur du tunnel sous la Manche appelle à des trains low-cost inspirés des modèles Ouigo et Izy. Reste à convaincre les compagnies de se lancer !
Le tunnel sous la Manche à l'heure du low-cost ! Selon le JDD, le concessionnaire du tunnel sous la Manche, Getlink (ex-Eurotunnel), veut s'ouvrir à des trains offrant des tarifs moins chers que ceux d'Eurostar.
L'opérateur s'appuie sur les recommandations d'une étude réalisée par le cabinet de consulting Roland Berger. "Le transport ferroviaire s'apprête à vivre la transformation qu'a connue le secteur de l'aérien entre 2003 et 2005 avec l'apparition des compagnies low-cost en Europe", affirme le rapport, qui assure que "le marché ferroviaire est prêt pour voir cohabiter des offres bon marché et premium". Roland Berger estime que les offres à bas prix pourraient représenter à terme 2 millions de passagers et près de 290 millions d'euros de chiffre d'affaires par an. Au passage, Getlink trouverait ainsi un bon moyen d'augmenter la fréquentation du tunnel sous la Manche, qui s'élève aujourd'hui à 58%.
De 25 à 30% d'économies possibes sur le prix des billets
En pratique, le rapport explique que le modèle doit être calqué sur celui de Ouigo, les TGV low-cost de la SNCF, et Izy, lancé par Thalys. "La recette est simple : il faut prévoir des départs et arrivées dans des gares périphériques et utiliser les voies des anciennes lignes, moins rapides mais où les péages sont moins chers", explique Jacques Gounon, président de Getlink, au JDD. De quoi réduire les coûts de fonctionnement de 25 à 30% et répercuter ces économies sur le prix des billets. Les trains low-cost pourraient alors relier l'aéroport de Roissy-CDG à la gare de Stratford à Londres en 3 heures, au lieu de 2h20 pour Eurostar.
Aucune date n'a été avancée pour le lancement du premier train mais, selon le JDD, Thalys, Italo, Virgin et la SNCF seraient intéressés. "Si une nouvelle compagnie se lance sur le low cost, il faudra compter au moins 18 mois avant qu'elle soit opérationnelle", souligne Jacques Gounon, "Ce délai serait raccourci à 6 mois dans le cas où Eurostar se lancerait dans la course au low-cost, grâce à l’effet d'expérience dont il bénéficie".