
Grâce à l’identification des signaux venant des émetteurs des enregistreurs de vol, le premier contenant les données a été récupéré. Le deuxième est localisé.
Les autorités indonésiennes annoncent avoir récupéré une des deux boîtes noires contenant les paramètres de vol de l'A320 d'AirAsia qui s'est abîmé en mer de Java le 28 décembre, avec 162 personnes à son bord.
Les plongeurs l’ont retrouvée sous une aile, assez loin de la partie arrière du fuselage où sont placés à la construction les enregistreurs de vol. Les sauveteurs ont également capté les signaux de l’autre enregistreur de vol de l’Airbus.
Si les enregistreurs de vol sont en bon état, leurs mémoires informatiques pourraient être lues par le laboratoire du service indonésien de sécurité des vols à Jakarta. Mais si les boîtes noires ont été endommagées, il sera peut-être nécessaire de faire appel à des services mieux équipés, comme le BEA au Bourget et le NTSB à Washington, voire le constructeur des enregistreurs de vol.
L'analyse des données permettra de connaître les circonstances et le scénario de l’accident. Pour l’instant, aucune cause n’a été identifiée.
Une polémique sur de prétendues autorisations
L’administration indonésienne brouille, par ailleurs, les pistes en créant une polémique sur de prétendues autorisations non délivrées de permis de vol. Indonesia AirAsia en aurait bénéficié lors du vol dramatique du dimanche 28 décembre.
Le vol Indonesia AirAsia Surabaya-Singapour QZ8501 n’aurait pas suivi son plan de vol, d’après les autorités administratives indonésiennes, ce qui n’a pas de sens dans le contexte des règles de l’aviation civile internationale et ne concerne pas le déroulement de l’accident.
En clair, il s’agirait d’un vol pirate, selon les dires du directeur général du transport aérien indonésien, Djoko Murjatmodjo, qui semble oublier le fonctionnement opérationnel du transport aérien. Indonesia AirAsia n’aurait pas "négocié" avec l’administration locale les airways le dimanche… Si cela avait été le cas, l’embarquement des passagers à l’aéroport de départ n’aurait pas été permis, puis le roulage et le décollage de l’avion n’auraient pas été autorisés, etc.
Détourner l'attention sur un fonctionnement erratique
En l’air, un avion de ligne qui ne respecte pas son plan de vol se retrouve très vite encadré par deux avions de chasse… Singapour a indiqué que, de son côté, le vol avait été autorisé. En revanche, il est possible que l’équipage ait négocié avec le contrôle aérien une modification du plan de vol standard répétitif, ce qui est habituel et parfaitement autorisé.
Cette "infraction" relevée par l’aviation civile indonésienne semble être un pare-feu pour détourner l’attention sur un fonctionnement pour le moins erratique de cette administration. On sait que l’Indonésie est blacklistée par l’Union européenne car incapable d’assurer la tutelle et le suivi de sécurité des compagnies aériennes indonésiennes.
Des accidents récents ont montré la pratique de la corruption à tous les niveaux. Bruxelles a toutefois accordé des dérogations à cinq compagnies, dont le transporteur national Garuda et Indonesia AirAsia, qui ont subi des audits très stricts.
T.V.