
Le ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari a clairement pris position ce matin au sujet du projet de la convention citoyenne pour le climat d’accroître très fortement l'écotaxe sur les billets d'avion.
Jean-Baptiste Djebbari n’a pas mâché ses mots ce matin au micro d’Europe 1. Interrogé sur le projet d’augmentation de l’écotaxe sur les billets d’avion, le ministre des Transports a réagi sans détour : « Je n’avais pas compris que la taxe de 4 milliards d’euros allait servir finalement à achever un secteur qui est déjà à terre et ensuite en faire un mode de transport pour les riches », a-t-il souligné.
L’une des 149 propositions de la convention citoyenne pour le climat suggère en effet de multiplier par plus de dix l'écotaxe actuel sur les billets d'avion. « Cette proposition vise à adopter une écocontribution kilométrique renforcée, à l’image du Royaume-Uni, avec une modération pour les DOM-TOM, et à la reverser pour rendre les transports « bas carbone » plus attractifs et accessibles » peut-on lire sur la proposition.
« Une écocontribution a été créée en 2019, mais son montant est bien trop faible pour avoir un effet dissuasif. L’objectif de cette proposition est d’augmenter l’écocontribution afin de mieux refléter les dommages environnementaux générés par l’aviation », poursuit le document, qui propose que l’écotaxe passe à 30 euros pour un vol de moins de 2 000 km et à 60 euros pour un vol supérieur à 2 000 km effectué en classe économique.
En classe affaires, l’addition serait encore bien plus salée avec un montant de 180 euros pour un vol de moins de 2 000 km et de 400 euros pour un vol de plus de 2 000 km
150 000 emplois menacés
L’écocontribution prévue dans le projet de Loi de Finances 2020 se situe actuellement entre 1,50€ par billet sur un vol intérieur ou intra-européen en classe économique et 18€ pour un vol hors UE en classe affaires.
« Si je partage l’objectif d’avoir un transport aérien beaucoup plus vertueux sur le plan environnemental (…) je pense que cette taxe aurait des impacts tout à fait délétères », estime Jean-Baptiste Djebbari. Ajoutant : « Une taxe de 4 milliards d’euros aurait pour conséquences 150 000 emplois en moins et des territoires qui se réenclavent ».
Un projet de loi reprendra début 2021 l’ensemble des mesures qui figurent dans la convention citoyenne pour le climat. Un débat démocratique aura alors lieu. D’ici là, patience et lobbying…