Le Syndicat des compagnies aériennes autonomes (Scara) estime que le plan de soutien prévu par le gouvernement français pour soutenir et verdir l’aéronautique laisse de côté « tout un pan » du secteur.
Toutes les compagnies aériennes ne sont pas réjouies à l’annonce du plan de soutien à l’aéronautique, présenté en début de semaine par le ministre de l’Économie Bruno Le Maire. Pour le Syndicat des compagnies aériennes autonomes (Scara), « c’est tout un pan de la chaîne de valeur du transport aérien que l’État a décidé d’abandonner en pleine crise du Covid-19 ».
Ce plan du gouvernement français prévoit 15 milliards d’euros d’aides pour Air France et les industriels comme Airbus et Safran. Dans un communiqué, l’association, regroupant plus de la moitié des compagnies aériennes françaises, notamment spécialistes de l’outre-mer, s’estime lésée. Rien n’est prévu pour ces transporteurs, ni ceux spécialisés dans l’aviation d’affaires ou les hélicoptères, les avitailleurs, les écoles de formation ou encore les sociétés de maintenance, rappelle le Scara.
Le Scara prédit la faillite de compagnies et la perte d'emplois qualifiés
Surtout, le soutien financier de l’État à destination d’Air France - 7 milliards d’euros de prêts directs ou garanties au total - passe mal. Ce « choix assumé de l’État (…) au détriment de toutes les autres compagnies aériennes françaises conduit à une distorsion de concurrence inacceptable ».
L’association va même plus loin en affirmant que cette décision va « accélérer le mouvement de disparition des compagnies aériennes françaises déjà sévèrement attaquées par une concurrence étrangère qui bénéficie d’un environnement social et fiscal bien moins contraignant ». Et de conclure : « [Cela va] accélérer la perte d’emplois qualifiés en France dans toute une branche industrielle. » Une bien sombre perspective.