
La low-cost islandaise s'apprête à ouvrir son capital au fonds d'investissement américain Indigo Partners.
Coup de tonnerre dans le ciel islandais : la compagnie aérienne Icelandair renonce finalement à racheter sa compatriote Wow Air. L'accord de reprise conclu le 5 novembre dernier a été annulé, Icelandair Group estimant que les conditions de la convention d’achat d'actions n'étaient pas réunies au 30 novembre et qu'il était hors de question de se donner plus de temps. Dans un communiqué, les patrons des deux compagnies regrettent l'échec de l'opération et souhaitent bonne continuation à leur concurrent...
Mais que va-t-il advenir de Wow Air, après ce camouflet ? Du point de vue capitalistique, la compagnie fondée par Skúli Mogensen a d'ores et déjà trouvé une solution. Quelques heures seulement après la volte-face d'Icelandair, le fonds d'investissement américain Indigo Partners a annoncé la signature d'un accord de principe pour entrer dans le capital de Wow Air. Indigo Partners n'est pas étrangère au monde de l'aérien puisqu'il s'agit de la maison mère de la low-cost américaine Frontier Airlines et de la low-cost chilienne JetSmart.
Un partenaire financier solide pour Wow Air
Le fonds, créé en 2003 à Phœnix (Arizona), compte des participations dans la hongroise Wizz Air et la mexicaine Volaris. L'arrivée d'Indigo Partners devrait donc permettra à Wow Air de tisser de nouveaux liens avec Frontier Airlines en Amérique du Nord et Wizz Air en Europe — pourquoi pas à travers des accords de code-share.
Wow Air pourra également compter sur un partenaire solide et en plein développement : lors du salon aérien de Dubaï en novembre 2017, Indigo Partners a signé un protocole d'accord pour l'achat de 430 Airbus 320neo. Wow Air dispose elle-même d'une flotte entière composée d'Airbus.
Concurrence frontale avec Icelandair
Reste que les perspectives demeurent tendues pour Wow Air, en difficulté financière. Une situation qui ne s'est pas arrangée ces dernières semaines, du fait de la publicité autour de sa mauvaise santé et de son risque de défaillance. La low-cost révèle d'ailleurs que ses fournisseurs lui "imposent des conditions de paiement bien plus strictes qu'auparavant, mettant une pression supplémentaire sur la trésorerie de la compagnie".
Autre sujet d'inquiétude : la concurrence frontale qui va se poursuivre entre Icelandair et Wow Air. Les deux compagnies représentent chacune 40% de part de marché à l'aéroport de Reykjavik et elles se livrent à une guerre des prix sans merci depuis 7 ans.