British Airways, Easyjet et Ryanair veulent mettre fin à la quarantaine imposée aux voyageurs arrivant au Royaume-Uni cet été.
C’est une première. Le 12 juin dernier, les compagnies aériennes British Airways, Easyjet et Ryanair ont décidé de s’exprimer d’une même voix dans un communiqué. L’objet de leur colère ? La quatorzaine imposée aux voyageurs arrivant au Royaume-Uni à l’approche de la saison estivale. Les trois transporteurs ont donc demandé à ce que l'affaire soit entendue par la justice le plus vite possible.
Cette mesure, en place depuis le 8 juin pour au moins trois semaines, « va avoir un effet dévastateur sur le tourisme britannique et l’économie, et va détruire des milliers d’emplois », affirment British Airways, Easyjet et Ryanair. Le patron d’Heathrow indique que la quatorzaine menace 25 000 emplois, soit un tiers des effectifs totaux de l'aéroport londonien. Selon les trois compagnies, la mesure est beaucoup donc trop contraignante et n’est d’ailleurs fondée sur aucune consultation ni preuve scientifique.
Elles arguent par ailleurs de l’existence d’exemptions comme pour les Français et les Allemands qui se rendent chaque semaine dans le pays et critiquent cette quatorzaine qui viseraient des voyageurs en provenance de pays où les taux de contamination au nouveau coronavirus sont bien inférieurs à ceux du Royaume-Uni. Les trois compagnies réclament la réintroduction d'une quarantaine uniquement pour les voyageurs venant de pays à haut risque.
La quatorzaine réévaluée toutes les trois semaines
Au-delà du transport aérien, c'est l'ensemble du secteur touristique qui est préoccupé, notamment l'hôtellerie et la restauration, particulièrement touchées par le confinement. D’après une étude du cabinet Survey Monkey publié en début de semaine, les entreprises de voyages et d'hôtellerie pensent licencier jusqu'à 60% de leur personnel du fait de la quarantaine.
Cette dernière, d'une durée de 14 jours, sera réévaluée toutes les trois semaines et concerne toutes les arrivées par terre, mer et air, que les voyageurs résident ou pas au Royaume-Uni. Des contrôles aléatoires seront mis en place et les contrevenants s'exposent à une amende de 1 000 livres (1 122 euros). Des exceptions sont prévues pour les transporteurs routiers, les personnels de santé, les cueilleurs de fruits ou les voyageurs en provenance d'Irlande.
Face à des parlementaires ayant exprimé leurs interrogations, la ministre de l'Intérieur Priti Patel avait assuré la semaine dernière que la mesure était fondée scientifiquement et "essentielle pour sauver des vies".