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Pourquoi la Laponie risque la surchauffe


Publié le : 03.02.2020 I Dernière Mise à jour : 17.02.2020
De plus en plus de voyagistes se positionnent sur la destination. I Crédit photo Adobe Stock

Auteur

  • Pascale Filliâtre

Jusque là chasse gardée l’hiver de Scanditours et de Time Tours/La Française des Circuits, la Laponie finlandaise aiguise les appétits. Travel Europe s’y positionne en force pour la saison 2020-2021. Coup de chaud en vue ?   

La Laponie serait-elle le nouvel or blanc des TO ? A 3 heures de vol de Paris, le pays du père Noël séduit chaque année des milliers de touristes français friands de séjours multi-activités. Quelques spécialistes maitrisent la destination. Scanditours en a fait son fief dès les années 80, bien avant le rachat par Kuoni, et continue de creuser son sillon. Pour les CE et les groupes constitués, Time Tours y a imposé sa suprématie, la Laponie étant depuis 18 ans son fer de lance.

Des ambitions à la hausse

En rachetant la Française des Circuits en 2016, le groupe Premium Travel, maison mère de Time Tours, avait décidé d’investir le marché des GIR et des individuels en Laponie. La montée en puissance s’est accélérée cet hiver avec la défaillance de Jet tours. Le TO de Thomas Cook France disposait de deux clubs Jet tours en Laponie.

« Nous avons repris beaucoup de dossiers et intégré l’attente importante des agences pour un produit bien maîtrisé, au rapport qualité/prix imbattable et aux conditions de sécurité optimales », explique Bruno Berrebi, président de Premium Travel qui a « adapté son offre en conséquence ».

Fort de la dynamique et des affrètements de sa marque sœur Time Tours, la Française des Circuits est montée à quelque 40 rotations aller/retour par semaine réparties sur 3 avions jusqu’à mi-mars, soit 7 000 sièges au départ de Paris et de la province en vols directs. Les clients sont répartis sur 5 hôtels dans la région de Kittila, à l’ouest de la Laponie Finlandaise.

Parmi ces hébergements accueillant des séjours de 3, 4, 5 ou 7 nuits figurent 2 clubs tout juste repris (dont le Yllas Saaga, ex Jet tours) et qui seront reconduits pour la saison hiver 2020-2021 avec un dispositif aérien tout aussi ambitieux.
L’offre sera mise en ligne et ouverte à la vente dès le mois de mars prochain, de pair avec la parution d’une nouvelle brochure dédiée « Laponie ».

Scanditours promet d’être tout aussi en force dès l’hiver prochain. Le spécialiste du groupe Kuoni annonce une augmentation de 45% de ses stocks aériens. A compter du 16 décembre, il proposera 3 vols hebdomadaires au départ de Paris vers Rovaniemi « son fief » soit près de 8 000 sièges pour des séjours de 3, 4 ou 7 nuits. Il ajoutera un deuxième Scandiclub à Luosto (ex Club Jet tours) qui complètera celui de Portimao.

Un nouvel entrant, voire d’autres…

Sur ce marché déjà bien concurrencé et où TUI France est présent lui aussi avec deux Bennett Artic Club à Ivalo et Savukoski, Travel Europe avoue ne pas « avoir froid aux yeux » en arrivant en challenger l’hiver prochain. Le spécialiste des groupes, qui opère aussi en individuel via sa marque Visit Europe, mettra en place des vols charters directs à destination d’Ivalo, au Nord. Les départs sont prévus tous les samedis du 19 décembre 2020 au 12 mars 2021 depuis Paris (départs d’aéroports locaux disponibles sur demande).

Dirigé par Anton et Helmut Gschwentner, Travel Europe prévoit une formule « intégrale » avec un hôtel d’étape et six activités (une par jour) et une formule « essentielle », proposant une découverte de la Laponie en liberté avec 2 journées d’excursions.

Avec des ambitions moindres, en tout cas pour commencer, Mondial Tourisme pourrait « tester », lui aussi, la Laponie l’hiver prochain. « Nous avons la culture de l’affrètement et même si la saison est courte, nous saurions remplir des avions », rappelle Selatt Erdogan, directeur commercial du TO. « Mais pour l’instant, nous sommes en phase d’observation, rien de plus », assure-t-il.

Prix cassés en vue ?

Cette ruée blanche pourrait néanmoins déclencher une belle surchauffe avec une surcapacité aérienne conduisant à une guerre des prix. « Nous avons l’avantage de très bien connaître la destination », se rassure Barbara Grenié, directrice de production des marques spécialistes de Kuoni. « Et chacun est installé sur une région et un aéroport différent, nous à Rovaniemi, Time Tours à Kittilla… ». Travel Europe a choisi l’aéroport d’Ivalo.

« Il n’y a pas que l’argument du prix. C’est une destination qui demande une vraie expertise », confirme Bruno Berrebi pointant aussi la brièveté de la saison qui accroit la prise de risque. « Ce serait dommage de casser le marché », renchérit Barbara Grenié, « et ce ne sera pas facile pour de nouveaux entrants car il y a peu d’hôtels et les autres marchés européens sont très demandeurs aussi ». A suivre.

 

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