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Le label « UNESCO » participe au développement de la fréquentation touristique


Publié le : 12.10.2022 I Dernière Mise à jour : 13.10.2022
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L’inscription d’un monument, d’une ville ou d’un site naturel au sein de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la nature apporte une visibilité au-delà des frontières. L’UNESCO devient alors « garante de la qualité d’une destination pour les touristes »

Les exemples ne manquent pas. La ville de Lyon : inscrite en 1998 au patrimoine mondial enregistrait 25% de visiteurs en plus l’année suivante. L’île de la Réunion et son bien naturel « Pitons, cirques et remparts » constatait une progression du tourisme de 13% un an après son inscription. D’où l’importance donnée à la candidature de la Martinique au patrimoine mondial de l’UNESCO pour ses volcans et forêts de la Montagne Pelée et des Pitons du Nord.

A cette occasion, le Comité Martiniquais du Tourisme organisait une conférence sur le thème : ‘’Comment les distinctions UNESCO peuvent-elles impacter l'évolution du tourisme en Martinique" ? aux côtés de la Présidente du CMT, de la Présidente de l’association Martinique "réserve mondiale de biosphère", du Président de l’association de "la yole de Martinique au patrimoine de l’humanité", de la chargée de mission Unesco au parc naturel régional de Martinique et de l’Ambassadrice déléguée permanente de la France près de l’Unesco, est intervenu Guy Raffour, fondateur de du Cabinet d’études et de recherche Raffour-Interactif.

Interview Guy Raffour suite à son intervention du 22 septembre 2022 au colloque

 

Tour Hebdo : Vous êtes intervenu en tant qu’Expert lors d’un colloque organisé par le Comité Martiniquais du Tourisme. Le thème de ce colloque portait sur l’impact des distinctions Unesco sur l’évolution du tourisme en Martinique. Plus généralement, au vu de votre expérience dans le secteur, quel est pour vous l’impact du classement Unesco pour un territoire ?

Guy Raffour : il est essentiel, car face aux évolutions climatiques, environnementales, énergétiques, on se doit d’évoluer dans le cercle vertueux d’un tourisme responsable. Le classement Unesco incite à organiser la protection et la sauvegarde des patrimoines culturels et naturels. Il engage à concilier l’attractivité touristique de lieux remarquables en nous alertant sur leur fragilité et rareté afin de nous rendre soucieux de leur pérennité pour les générations futures. La maîtrise des flux touristiques devient alors un paramètre essentiel. Ils doivent être plus qualitatifs. C’est donc sur cette ligne de crête qu’il faut désormais se situer.

Tour Hebdo : le classement Unesco renforce-t-il l’attractivité d’un territoire pour les touristes ?

Guy Raffour : indéniablement. Il suscite la curiosité. Le touriste cherche à comprendre pourquoi le site ou l’immatériel a été classé. Cela crée une impulsion à la visite et ajoute de la rassurance, de la confiance sur le bien-fondé du choix de la destination alors que ce choix est souvent compliqué. Il faut savoir que les Français choisissent la destination en moyenne à partir de 12 critères selon notre Baromètre 2022. Le classement sécurise le double investissement des touristes pour leurs séjours : budgétaire, 70% des Français prévoient un budget vacances* et émotionnel pour un choix réussi.

Tour Hebdo : Le label Unesco garde toute son attractivité

Guy Raffour : Le classement Unesco, de par sa notoriété, agit comme un repère « officiel », un marqueur fiable dans une époque où nombre de classements et labels existent et se superposent. Il est porteur d’une image de qualité, de beauté, d’un message de « remarquable », d’un lieu incontournable ou d’un patrimoine unique qui s’inscrit dans la mémoire -ou va s’y inscrire-. Il incite aux commentaires et avis positifs des e-touristes, partagés en ligne pendant leur séjour et à leur retour.

Tour Hebdo : Vous évoquez votre Baromètre 2022. Le classement Unesco est-il en adéquation avec les nouvelles tendances touristiques des Français ?

Guy Raffour : Incontestablement. Nous avons réalisé une analyse de milliers de verbatims issus du terrain de notre Baromètre, couplée avec des focus qualitatifs. Il y a réellement -et ceci s’est accentué avec la crise sanitaire- une accentuation de critères de choix des destinations axés sur la découverte, le dépaysement, la nature, l’espace, les horizons et sommets, les sensations, l’étonnement, les bénéfices du « Beau », du « lâcher prise ». Mais aussi la volonté de revenir riche d’acquis culturels et naturels avec, comme toile de fond, le respect de l’environnement et le souci de sa préservation.

Tour Hebdo : Le classement valorise l’expérience touristique

Guy Raffour : Les touristes sont de plus en plus en quête de sens, d’authenticité, de valeurs sûres dans un monde incertain. Ils souhaitent vivre des expériences uniques. La visite de ces sites remarquables ou la prise en compte de patrimoines immatériels exceptionnels les valorise eux-mêmes dans leur démarche touristique.

Tour Hebdo : Le classement suscite-t-il aussi des craintes ?

Guy Raffour : Il suscite une double crainte : la sur-fréquentation et les contraintes de visite. Visiblement les touristes méconnaissent les critères de classement et leur évolution. Ils ne savent pas comment s’opère la sélection et le périmètre qu’elle recouvre. De ce fait je recommande un accompagnement explicatif pédagogique, on et off line, avant et pendant la visite.

Tour Hebdo : Le classement aide-t-il à la promotion d’un territoire ?

Guy Raffour : Certainement. Les sites classés sont mis en avant par l’Unesco et bénéficient d’un accompagnement pour leur gestion. Ils sont signalés dans tous les guides, brochures, circuits, offices de tourisme. La signalétique physique les reprend et toutes les communications on et off line. Le classement incite à visiter des lieux qui n’étaient pas forcément prévus au départ et il met parfois en exergue un patrimoine immatériel méconnu. Ceci induit une meilleure répartition des flux et la création de thématiques de visites ad hoc qui déroulent une histoire, un enseignement.

Tour Hebdo : Une meilleure prise de conscience de notre environnement

Guy Raffour : En effet, avec une démarche plus participative. On le constate avec notre Baromètre 2022, le touriste est de plus en plus dans une démarche expérientielle, de consom’acteur. Il souhaite découvrir un patrimoine, comprendre sa réalité mais aussi ce qui est entrepris pour sa conservation, sa pérennité.

Tour Hebdo : Et pour l’international ?

Guy Raffour : le classement apporte une visibilité mondiale. Il permet de toucher une clientèle internationale, de valoriser les jumelages entre villes. Il crée une émulation entre sites classés via le partage de "bonnes pratiques" capitalisées. Chaque site fait ainsi partie d’un processus plus global et mondial "Unesco". La destination bénéficie de l’image de sérieux de l’Unesco et de ses choix argumentés.

Tour Hebdo : Quelle conséquence pour la gestion du tourisme territorial ?

Guy Raffour : Lorsque la destination est classée, elle est tenue à des "droits et devoirs" quant à la protection et à la préservation, à des obligations. Elle doit mettre en place une gestion adaptée au respect des sites pour les inscrire dans la pérennité en bénéficiant d’une assistance technique de l’Unesco et pour optimiser l’accueil. Il est de ce fait conseillé la mise en place de systèmes de réservation et de gestion des flux et des aménagements physiques adéquats, emprunts de pédagogie. Tout ceci participe à un eco-système favorable à la fois sur le site classé, mais aussi autour de ce site. Le classement crée un savoir-faire qui permet de s’inscrire dans un cercle vertueux pour tout le tourisme territorial.

Tour Hebdo : Comment ?

Guy Raffour : On identifie et respecte les règles à généraliser engendrées par les sites classés. Le classement est un acte fort de sensibilisation face aux défis environnementaux qui se posent à nous tous. C’est un processus de formation aux "bonnes pratiques" pour un tourisme plus qualitatif, respectant des objectifs communs, des cahiers des charges, une méthodologie, la mise en place d’une organisation appropriée. C’est tout le contraire du "laissez faire, laissez aller". Cela demande des investissements, des efforts et des comités de suivi et d’évaluation. Le classement est une preuve de l’engagement d’un territoire sur ses lieux et son patrimoine qui méritent une distinction et l’engagent dans la durée avec un suivi et des contrôles de l’Unesco.

Tour Hebdo : Les habitants des territoires qui possèdent un classement se sentent-ils concernés ?

Guy Raffour : Le classement permet aux habitants de s’approprier cette démarche et distinction. Il renforce l’identité territoriale et l’imaginaire local. Leur implication est indispensable quant au respect des règles et à leur acceptation. Les habitants deviennent contributeurs et "ambassadeurs", des relais générationnels. Le classement apporte de la fierté et une valeur essentielle aujourd’hui : la co-construction. En effet il faut rapprocher les populations locales de celles des touristes. Cela passe par le respect des us et coutumes, de la protection de l’environnement et des ressources disponibles, de jauges de densité acceptables. Il incite à la coopération entre acteurs, à une saine émulation, à se réapproprier la mémoire collective.

Tour Hebdo : Nous situons-nous dans une nouvelle manière de vivre le tourisme ?

Guy Raffour : Indéniablement. Les atouts, mais aussi les contraintes liées au classement Unesco servent la cause du nouveau tourisme qu’il faut promouvoir : celui du respect de nos richesses patrimoniales, culturelles et naturelles, de leur sauvegarde. Face aux très nombreux défis systémiques qui ne font que s’accentuer : climatique, préservation des espaces naturels, de la biodiversité, des ressources en eau, matières premières et agricoles, avec des déplacements aux énergies plus décarbonées, le classement apparaît comme un "ensemble" qui révèle l’interdépendance des facteurs.

Tour Hebdo : Que faire ou dire devant le tourisme bashing ?

Guy Raffour : Pour que notre secteur du tourisme perdure, il doit respecter la fragilité de notre planète et préserver les ressources. Notre secteur est basé sur la mobilité, l’hébergement, les activités. Il doit intégrer la transition écologique et énergétique dans tous les domaines, couplée à une gestion harmonieuse des flux pour éviter les pics de fréquentation. Nous avons pendant des années cherché la quantité. Désormais c’est la qualité qu’il faut viser. Cela veut dire des touristes qui dès le départ participent au respect de la destination par des visites à l’impact soutenable. Sans cette nouvelle façon de voyager, on perdra les lieux qui créent de l’attractivité et les touristes eux-mêmes ne les apprécieront plus s’ils sont sur-fréquentés et sujets à de la prédation excessive des ressources.

Tour Hebdo : Pour conclure, le label Unesco entraîne une responsabilité aussi bien pour les territoires que pour les visiteurs ?

Guy Raffour : Le classement Unesco se présente comme un révélateur et les méthodologies qu’il implique peuvent inspirer des lieux non classés. Cette dimension de "patrimoine de l’humanité" me semble parfaitement d’actualité, car elle donne de la valeur collective et universelle à un lieu et à son environnement pour l’inscrire dans la pérennité.

 

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Ce Baromètre mesure tous les taux de départ des Français en 2021 en courts et longs séjours marchands et non, les 25 critères de choix de leur principale destination, les types d'hébergements préférés, les parts de marché de la France et de l'étranger ou Dom-Tom, le budget de leur principal séjour. Pour cette année 2022, il analyse le Besoin vital de partir des Français, leurs intentions de départ en France et à l'étranger ou Dom-Tom, leurs types de destinations envisagés. Le tourisme en ligne est mesuré : devices utilisés pour consulter les sites et applications, taux de préparation et de réservation des séjours, M-tourisme (smartphones et tablettes), lecture des avis et leur influence. La plupart des résultats sont présentés avec leur évolution sur 14 années et croisés par les caractéristiques des individus : âge, Catégories Socioprofessionnelles, taille du foyer, revenus. Ce Baromètre comporte une analyse des nouvelles tendances issue de milliers de verbatims et de focus qualitatifs. Immédiatement disponible, il est livré dans un PPT de 125 slides. Pour accéder à sa présentation détaillée / Bon de commande

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* Baromètre 2022

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