
Syndicats et représentants de tour-opérateurs et d’agents de voyages européens ont signé une lettre ouverte à la commissaire chargée des transports.
C’est une lettre ouverte adressée à Violeta Bulc, la commissaire en charge des transports à Bruxelles, et signée par les syndicats belge, britannique, espagnol, finlandais, français, grec, suisse... Les professionnels du voyage se mobilisent contre les surcharges appliquées aux GDS par de plus en plus de compagnies aériennes.
Ils rappellent ainsi les principes qui régissent le marché de l’aviation, à l’image du marché unique européen : la transparence des prix et la libre concurrence. Pourtant, aujourd’hui, les plus grosses compagnies aériennes abusent de leur position dominante, assurent les signataires de la lettre en mettant en avant leurs canaux de distribution directe.
Lufthansa et IAG sont directement ciblées. La première a lancé sa stratégie Direct Connect en septembre 2015 avec un principe simple : chaque réservation effectuée sur un GDS est taxée de 16€ supplémentaires. Au printemps 2016, le vice-président exécutif de Lufthansa Group en charge des ventes, Jens Bischof, justifiait cette décision par "une demande du secteur du voyage d’affaires".
Vent debout contre Lufthansa et IAG
Il assurait par ailleurs que les partenariats BtoB continuaient d’être développés. En omettant au passage la défection des réseaux Manor et Selectour. IAG s’apprête également à appliquer une surcharge de 8£, soit 9,50€, à partir du 1er novembre prochain. Amadeus, Sabre, Travelport et Travelsky sont concernés. De manière générale, les partenariats entre compagnies aériennes sont aussi dénoncés, à l’instar des partages de codes, qui vont à l’encontre du principe de libre concurrence.
A travers cette lettre ouverte, les professionnels du secteur appellent donc la Commission européenne à légiférer pour maintenir la libre concurrence – et ainsi protéger les réseaux de distribution comme les agences. Des sanctions à l’encontre de Lufthansa sont aussi réclamées.
Manon Gayet