
Alors que le MAE a déclaré la vigilance maximale sur 30 pays, les patrons des syndicats demandent plus de clarté.
Le président du syndicat des tour-opérateurs (Seto), René-Marc Chikli, et celui du syndicat des agents de voyages (Snav), Jean-Pierre Mas, ont appelé jeudi à une clarification de la recommandation d'extrême vigilance émise par le Quai d'Orsay dans une trentaine de pays.
"Qu'il faille toujours prendre beaucoup de précautions en matière de voyages solitaires, c'est évident, c'est le B.A. BA du voyage", a dit Jean-Pierre Mas à l'AFP. "Mais assimiler une trentaine de pays qui pourraient présenter un risque, c'est troublant. On peut demander un peu de clarté, de clarification", a-t-il ajouté, en estimant qu'il y a "un risque d'amalgames" nuisible au tourisme.
"L'information sur la vigilance mérite d'être plus explicite. Il faut faire le distingo entre la situation pour les expatriés, pour les touristes qui voyagent dans le cadre de voyages organisés et pour les voyageurs solitaires", a estimé pour sa part René-Marc Chikli, rappelant l'existence de son site SIS, dédié à la sécurité.
"Il y a une certaine confusion pour le public. Des gens appellent les consulats, d'autres les préfectures, pour savoir s'ils doivent ou non maintenir leur voyage, s'ils doivent s'enregistrer quelque part… On gagnerait à plus de précisions", a ajouté M. Chikli.
"Il faut clarifier la situation pour la Tunisie, le Maroc et l'Egypte"
Après l'appel de l'organisation Etat islamique (EI) à tuer des Occidentaux, et notamment des Français, le Quai d'Orsay avait appelé à faire preuve de la plus grande vigilance dans une trentaine de pays du Maghreb, du pourtour sahélien et du Proche-Orient. Et ce, avant même l'annonce de l'exécution de l'otage français en Algérie.
"Ce n'est pas toute l'Algérie qui est une zone à risques. Mais je comprends que les touristes français soient réticents à partir dans ce pays en ce moment", a déclaré Jean-Pierre Mas.
"Le problème, c'est que la communication du ministère fait déteindre l'idée d'un risque sur un grand nombre de pays. Il faut notamment clarifier la situation sur la Tunisie, le Maroc ou l'Egypte. Si le ministère a des informations sur un vrai risque dans ces pays, il faut qu'on le sache. Sinon, il faut le dire aussi", a plaidé Jean-Pierre Mas.
Et d'ajouter : "On ne le redira jamais assez : l'islam n'a strictement rien à voir avec ces actes terroristes. Ce n'est pas l'islam qui est en cause".
Avec AFP