Le président de l'organisme de garantie fait un bilan de 2015 et livre ses perspectives pour 2016, alors qu'approche la fin de son mandat en avril prochain.
Raoul Nabet, président de l'APST, s'estime satisfait du bilan de l'année 2015. Selon lui, le coût des sinistres s'élève à 9 millions d'euros sur l'exercice d'assurance, entre le 1er octobre 2014 et le 30 septembre 2015. "Sur ce montant, un seul sinistre a coûté 6 millions, celui de Consult Voyages, intervenu fin 2014, précise-t-il. Nous l'avons provisionné à 50% sur l'exercice 2014, et le reste s'échelonne sur 2015 et 2016".
Le dernier trimestre de l'année 2015 s'est déroulé sans gros sinistres, avec seulement deux ou trois défaillances "peu impactantes".
Le dépôt de bilan de Fram, fin octobre, n'a rien coûté à l'APST, car les dossiers ont été gérés par le repreneur Karavel/Promovacances. "A cette date-là, au vu des acomptes clients, nous aurions pu couvrir le sinistre nous-mêmes, car nous disposions d'un hôtel en Sicile en contregarantie, assure le président de l'APST. A fin juillet, la situation aurait été plus compliquée mais nous aurions étalé la dette".
Au final, le président annonce que l'exercice 2015 sera excédentaire et que le fonds de garantie dépassera les 5 millions d'euros.
Un calcul du risque plus fin
Concernant le nombre d'adhérents, il a chuté de 3 200 à 3 000 en 2015, une baisse que Raoul Nabet justifie par des cessations d'activité et 75 départs d'agences Tourcom. "Mais depuis décembre, nous avons enregistré 284 nouvelles demandes d'adhésions, essentiellement des entreprises garanties par des banques, qui se retirent du marché. Nous visons 3 500 adhérents à la fin de 2016".
En 2016, le nouveau barème des cotisations prévoit une baisse de 10% des primes pour 2 800 petits adhérents, qui paieront 1 900 euros au lieu de 2 100 euros par an, avec une contregarantie fixée à 100 000 euros. "Cette baisse sera compensée par l'augmentation pratiquée sur les groupistes, qui est une catégorie d'adhérents à risque", souligne Raoul Nabet. Pour rappel, les cotisations avaient fortement augmenté en 2015, se basant sur le décret de novembre 2014 (désormais obsolète) qui doublait le seuil minimum de la garantie.
Avec le nouveau décret, applicable depuis le 1er janvier 2016, qui n'impose plus de seuil minimum, le calcul de risque se fera plus finement, promet Raoul Nabet, avec l'aide notamment d'une équipe de quatre analystes financiers en interne, plus les conseils de Didier Moussy (ex-HSBC).
"Suivant la déclaration de volume d'affaires de chaque entreprise, signée par les experts comptables, nous appliquerons un taux différent selon chaque ligne d'activité, explique le patron de l'APST. La catégorie la moins risquée est la distribution, car l'argent des clients n'est pas conservé longtemps, suivie par la production, et par l'organisation de groupes car les acomptes sont engrangés longtemps à l'avance" rappelle-t-il.
Au total, en tenant compte de la progression du nombre d'adhérents, les cotisations devraient rapporter près de 14 millions d'euros à l'APST en 2016, contre 12 milions en 2015.
Le réassureur couvre les sinistres jusqu'à 12 M€
Fidèle à sa stratégie, Raoul Nabet continue à investir dans la pierre. "Nous possédons désormais 7,5 niveaux sur 8 de l'immeuble de l'avenue Carnot, près de l'Etoile, commente-t-il. 5 étages sont libres de toute hypothèque, notre endettement est inférieur à 10 millions d'euros, et 30 millions d'euros sont disponibles. Cela compte aux yeux d'un banquier s'il faut emprunter, assure-t-il. D'autre part, notre réassureur nous couvre jusqu'à hauteur de 12 millions d'euros de sinistres".
Enfin, Raoul Nabet s'apprête à passer la main le 27 avril prochain, lors de l'Assemblée Générale de l'APST. "Je ne peux plus me présenter en tant que président, un poste que j'occupe depuis le 8 avril 2009. Le ou la prochaine présidente sera issue du conseil d'administration qui compte 15 membres".
Il conclut : "Je laisse l'APST en bonne santé financière. Depuis deux ans, nous avons fait face aux sinistres et nous avons augmenté le montant des cotisations. En outre, je ne désespère pas que le consommateur participe un jour à la garantie".
Catalina Cueto