Manifestants et gouvernement local ont trouvé un accord pour apaiser les tensions après les émeutes meurtrières qui ont fait 19 morts au nord-ouest de l'Inde, selon un dernier bilan.
Un accord a été trouvé ce lundi entre les représentants de la caste des Jats et le gouvernement de l’Etat de Haryana, au nord-ouest de l'Inde. Les Jats ont manifesté toute la semaine dernière pour réclamer une amélioration de leurs conditions de vie.
"Nous avons accepté la proposition du gouvernement [de Haryana] et nous sommes en train de consulter d’autres dirigeants Jats pour parvenir à un consensus sur un appel à arrêter l’agitation aujourd’hui" a déclaré plus tôt dans la journée l’un des représentants des Jats, Yashpal Malik.
Cette manifestation, d’abord pacifique, a dégénéré vendredi dernier. Des émeutes ont éclaté dans des districts situés à une soixante de kilomètres au nord-ouest de la capitale New Delhi, faisant 19 morts et 200 blessés selon le dernier bilan du ministère de l’Intérieur de l’Etat de Haryana. Le couvre-feu, déclaré vendredi, a été levé en fin de weekend dans certains districts.
Samedi, des milliers de soldats ont été envoyés en Haryana pour rétablir le calme après que des maisons et des gares ont été incendiées et des autoroutes, bloquées. Des centaines de trains ont été annulés ou déviés de leur route.
Le Quai d'Orsay appelle à la prudence
Un canal desservant New Delhi en eau potable à 60% selon les médias locaux a aussi été bloqué. L’armée indienne en a depuis repris le contrôle. Le calme est revenu dans quasiment tous les quartiers, selon les autorités locales. Toutefois, les écoles restent fermées ce lundi pour économiser l’eau.
Du côté du Quai d’Orsay, le site Conseils aux Voyageurs a publié une "dernière minute" faisant état de "la circulation routière et ferroviaire fortement perturbée" y compris sur les autoroutes permettant de circuler entre Haryana et New Delhi. "Des retards et des annulations sont encore à prévoir sur les trains et cars. Les liaisons aériennes ne sont pas perturbées mais surchargées", précise le communiqué. Les voyageurs sont incités à "rester à leur hôtel" et de "repousser, si possible, leurs déplacements dans cette région", y compris pour se rendre à Chandigarh et dans le Rajasthan.
Les Jats manifestaient pour exiger des quotas d’emplois dans la fonction publique et des places dans les universités pour leurs enfants. En Inde, la discrimination positive est appliquée pour les Dalits (intouchables), la caste la plus basse, et les autres classes dites "arriérées". Mais d’autres castes s’estiment lésées, comme les Jats, qui représentent huit millions de personnes, soit 29% de la population de Haryana.
M. G. avec AFP