
La dernière réunion des instances européennes, le 22 avril, n'a pas abouti à un texte définitif. Le projet pourrait prendre des mois de retard, ce qui satisfait les pros.
Mercredi 22 avril, les trois instances européennes étaient censées se mettre d'accord sur le texte de la nouvelle directive des voyages à forfait : au cours de cette réunion, dite "trilogue", la Commission européenne, le Parlement et le Conseil, qui ont chacun rédigé un texte pour cette directive, devaient se mettre d'accord sur un texte commun.
Mais ce dernier trilogue prévu dans le calendrier ne leur a pas permis d'aboutir à un texte commun, alors qu'elles souhaitaient présenter un texte "validable" le 28 mai prochain, date à laquelle l'actuelle présidence letonne de l'UE passera la main au Luxembourg.
Résultat, deux solutions se présentent maintenant. Soit les trois instances estiment qu'elles sont proches d'un accord, et elles reprogramment en urgence un nouveau trilogue d'ici le 28 mai ; soit la présidence de l'UE change, et le dossier reprend des mois de retard.
Ce qui n'est pas pour déplaire aux professionnels du tourisme, qui ont signé cet après-midi un communiqué commun (Snav-Seto) pour se dire "soulagés". "Aucun des trois projets de nous donnait satisfaction", nous a confié Jürgen Bachmann, secrétaire général du Seto, en charge du dossier pour le syndicat.
Où s'arrête le package dynamique ?
Parmi les points qui restent rédhibitoires pour les professionnels français, le statut des ventes "click through" par les compagnies aériennes low cost notamment. "Quand on réserve un billet d'avion sur EasyJet ou Ryanair, la compagnie propose ensuite une location de voitures, ou un hôtel : à ce jour, ces réservations n'entrent pas dans le cadre de la directive des voyages à forfait, et ne sont pas considérées comme des packages", nous a expliqué Jürgen Bachmann. Evidemment, les compagnies aériennes ne souhaitent pas que ces "click through" soient considérés comme des forfaits et donc soumis à la même législation…
Compagnies d'un côté, et producteurs-distributeurs de l'autre, défendent ici des intérêts divergents et mènent chacun leur lobbying. "Le point central, c'est de savoir jusqu'où va la directive des voyages à forfait", conclut Jürgen Bachmann.
Le dossier de la réforme de la directive des voyages à forfait est ouvert depuis 2007.
Caroline Revol