Avec seulement 14% du métro accessible au début des JO et 28 gares de RER, les travaux pour accueillir les personnes en situation de handicap pour les JO sont colossaux
Élargissement des couloirs impossibles, installations d’ascenseurs compliquées, sans oublier les risques d’effondrements…, les améliorations nécessaires d’accueils se heurtent aux incompatibilités techniques, un véritable casse-tête pour comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques.
La grogne et l’inquiétude des associations
A quelques mois des jeux Olympiques et Paralympiques, les principales associations œuvrant pour l’amélioration des personnes en situation de handicap s’alarment et pointent du doigt les faiblesses d’accessibilités et la qualité d’accueil en général de ces dernières. Que l’on ait une poussette, un plâtre, une canne ou un fauteuil, ‘le métro parisien est un enfer’.
Pour l’aérien, ce n’est guère mieux, l’association APF France Handicap a alerté, fin août dernier, le président de la République sur «la situation critique dans les transports aériens pour les personnes à mobilité réduite, alors que 350.000 visiteurs devraient venir en France pour assister aux JO 2024 » Pour le tourisme et l’image de la France à l’étranger, les enjeux sont colossaux.
Tour Hebdo a voulu en savoir plus en demandant à Annette Masson, présidente de Tourisme et Handicaps, sa vision des choses.
Tour Hebdo : À moins d’un an des jeux Olympiques, la France est-elle prête à accueillir des personnes en situation de handicap ?
Annette Masson : La France a besoin de choses à terminer : l’ensemble des travaux en cours. Il suffit de circuler dans Paris, ou prendre les transports pour s’en rendre compte.
Même s’Il faut garder espoir, dans certains cas, surtout les acheminements aéroports ne seront pas simples à assurer.
Tour Hebdo : quels sont les plus gros soucis identifiés ?
Annette Masson : L’hébergement pour les visiteurs en situation de handicap. Les hôteliers se sont bien gardés de faire des travaux d’accessibilité et surtout de confort d’usage depuis de nombreuses années*. Sur le transport, compte tenu des soucis de sécurité et de sûreté légitimes, nous n’avons aucune information sur l’accès des lieux des épreuves pour les personnes handicapées….
Tour Hebdo : Alors ?
Annette Masson : Les dépôts de visiteurs se feront loin de l’accès aux épreuves, donc comment faire pour les mal-marchants, les personnes en fauteuil, les personnes fragiles, etc… beaucoup de questions restent en suspens sur ce sujet. Enfin, dernier souci, mais non des moindres, l’accueil et les prix exorbitants qui seront très certainement pratiqués par les professionnels du tourisme.
Tour Hebdo : Y a-t-il encore des choses à faire pour rendre ces jeux plus inclusifs ?
Annette Masson : Faire en sorte d’améliorer au mieux les accès, l’hébergement, la formation à l’accueil de l’ensemble de la population et pas uniquement des bénévoles.
Ayons la culture de l’accueil pour tous. Un rêve ? Peut-être, mais l’espoir fait vivre
Île-de-France mobilités (IDFM), qui organise les transports de la région, a d’ores et déjà annoncé qu’elle allait « former » du personnel. Interrogé par des journalistes sur le sujet, le ministre des Transports, Clément Beaune a reconnu « Il faut que la qualité d’accueil et la qualité de service sur l’accessibilité dans les transports en particulier soient extrêmement et fortement améliorées ».
Il y a effectivement encore du travail, mais comme dit Annette Masson, gardons espoir.
*références à l’application des lois dans ce domaine