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Evénement

Alors que le nombre de touriste à Paris atteint ‘’presque’’ son niveau de 2019, l’exposition L’or des Pharaons attirent toujours un public nombreux


Publié le : 24.07.2023 I Dernière Mise à jour : 24.07.2023
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  • Dominique de Vazeilles

Les touristes sont de retour dans la capitale. S’offre à eux le privilège de découvrir la magnifique exposition consacrée à Rames II

De janvier à avril, Paris accueillait plus de 11 millions de touristes, soit 27% de plus qu’en 2022. Ce score reste néanmoins inférieur aux performances de 2019, mais de peu (–2,5%). En projection sur l’année, les chiffres devaient atteindre les 39 millions, aidés en cela par un bon contingent d’Américain qui représenteront, avec 12% du volume, la meilleure fréquentation étrangère.

Ils pourront découvrir jusqu’au 7 septembre l’exposition L’or des Pharaons qui rassemble certains des trésors les plus précieux de l’Égypte antique.

Merci à Bénédicte Lhoyer Archéologue et Egyptologue ainsi qu’a Dominique Farout, commissaire de l’exposition d’avoir pris le temps pour notre média de nous présenter Ramsès et l’or des pharaons qui se tient à Paris Porte de la Villette.

Dominique Farout :

 

Les expositions sur l’Égypte pharaonique ont toujours suscité beaucoup d’engouement de par le monde, mais particulièrement en France à cause du lien spécial qui unit notre pays à l’Égypte. Une histoire d’amour vieille de plusieurs siècles et qui se renouvelle sans cesse, comme l’avait montré le succès de l’exposition Toutânkhamon en 2019.

 

Cette année, Paris est la seule escale européenne de la tournée mondiale de Ramsès et l’Or des pharaons. Nous espérons ainsi avoir le plaisir d’accueillir nos voisins européens afin qu’ils puissent – eux aussi - découvrir ces merveilles. De plus, l’étape parisienne est la seule à accueillir un trésor unique : le cercueil de Ramsès II, installé lundi dernier entre ces murs.

 

Que les autorités égyptiennes soient une nouvelle fois remerciées pour ce geste qui, à titre personnel, me touche particulièrement.

 

En effet, la dernière fois que j’ai vu ce cercueil à Paris, c’était en 1976 et j’avais alors 16 ans. L’exposition consacré à Ramsès le Grand avait lieu au Grand Palais, et la momie du pharaon était alors auscultée pour être sauvée d’une colonisation de champignons. Je n’aurais jamais cru pouvoir contempler de nouveau ce sarcophage sur les bords de Seine.

Ce cercueil vient rehausser une exposition qui rassemble déjà 180 objets exceptionnels issus des collections des musées égyptiens.

 

Issue de la collaboration étroite entre World Heritage Exhibitions, Neon et le Service des Antiquités égyptiennes, cette exposition réunit ces acteurs dans un objectif commun : présenter les trésors de l’Égypte antique au plus grand nombre.

 

Aujourd’hui, ces antiquités présentées retracent un pan de l’histoire pharaonique centrée sur le plus célèbre de tous les rois : Ramsès II.

 

Ramsès II vécut tout au long du XIIIe siècle avant notre ère. Il fut à la fois le champion de la bataille de Qadech, le bâtisseur d’Abou Simbel et du pylône du temple de Louxor, dont l’un des obélisques orne aujourd’hui la place de la Concorde. Mais aussi le mari de Néfertari, le père d’une famille nombreuse – plus de 50 fils et 60 filles connus – ainsi qu’un politicien avisé. Il permit au Proche-Orient de vivre une période de paix de 40 ans, un record pour l’époque. Son nom, entouré d’un cartouche, fut gravé des milliers et des milliers de fois sur une multitude d’objets et de bâtiments. Lorsqu’il mourut nonagénaire, des générations d’Égyptiens n’avaient connu que son règne. Il faut imaginer l’impact de la nouvelle du décès du roi, un peu comme celui de la reine d’Angleterre il y a peu.

 

« Ramsès & l’or des Pharaons » fait découvrir au grand public qui était ce souverain hors normes, comment il affirma son pouvoir en prenant comme modèle des figures passées tels les rois appelés Sésostris au Moyen Empire (vers 2000-1710 av. J.-C.), mais aussi témoigner du modèle qu’il devint à sa mort en entrant dans la légende.

 

Vous découvrez aussi les trésors de ses successeurs mis au jour dans la ville de Tanis, une capitale qui fut bâtie à partir des monuments de Pi-Ramsès, la capitale de Ramsès II qui s’élevait à quelques kilomètres plus au sud. Le trésor de Tanis, découvert en 1939 par l’égyptologue français Pierre Montet, n’eut malheureusement pas le même retentissement que celui de Toutânkhamon : la guerre s’annonçait déjà. Néanmoins, vous constaterez de vous-même que le trésor de Tanis est comparable à celui du jeune roi.

 

Tous ces trésors ont traversé les millénaires jusqu’à nous. Or, les Anciens Égyptiens pensaient qu’écrire ou prononcer le nom de quelqu’un le faisait vivre ; la mort définitive était l’oubli ou l’effacement de la mémoire des hommes.

 

En prononçant le nom de Ramsès, chacun participe aujourd’hui à entretenir sa légende.

 

Une légende qui ne mourra sans doute jamais.

 

Bénédicte Lhoyer

Le parcours de l’exposition a été imaginé de façon à comprendre la construction de cette légende immortelle.

Les premières salles présentent divers aspects du glorieux règne de Ramsès II : l’Égypte de son temps, les monuments qui y existaient et sur lesquels il apposa son nom, les rites qu’il accomplissait et les personnages qui l’entouraient.

Puis un film d’animation raconte l’histoire de la bataille de Qadech en Syrie dont Ramsès fit son fait d’armes le plus glorieux. Car en l’an 5, voulant protéger les accès commerciaux vers Chypre, l’armée égyptienne se rendit dans le nord du Levant mais tomba dans un piège tendu par le royaume hittite, grand ennemi de l’Égypte en ce temps-là.

Après l’affrontement vint la période de la paix entre les Égyptiens et les Hittites, vous verrez les monuments que Ramsès II fit bâtir comme les temples d’Abou Simbel, et divers objets témoignant de la vie à Pi-Ramsès, sa capitale dans le Delta. Des carreaux de faïence bleu vous laisseront imaginer l’apparence de cette cité chantée dans les poèmes et les lettres des scribes, qui soulignaient son aspect « de turquoise et de lapis-lazuli ».

Une section de l’exposition vous emmène ensuite à la rencontre d’un artiste du village de Deir el-Médineh nommé Sennedjem. Ce dernier vécut dans ce lieu, entre la Vallée des rois et la Vallée des reines, où les meilleurs artistes de Pharaon construisaient les sépultures royales. Le cercueil de Sennedjem est un remarquable exemple du talent de ces « scribes des contours » du début de l’époque ramesside.

L’exposition se poursuit avec la mort de Ramsès II : son tombeau initial dans la Vallée des rois, puis l’évocation de son trésor disparu à travers des pièces d’orfèvrerie : colliers, amulettes, diadème, arme, coupes à boire, mais aussi des masques en or ou doré. Le cercueil en argent massif de Chéchonq II à tête de faucon (un roi de Tanis de la XXIIe dynastie, vers 900 av. J.-C.) vous séduira j’en suis certain. Des momies d’animaux, pour la première fois présentées hors d’Égypte, permettent de découvrir le talent des embaumeurs pour préserver les corps.

Les dernières salles mènent sur les traces de la momie de Ramsès II. Comment, après le pillage de sa tombe, il fut restauré et déposé dans un nouveau cercueil en cèdre du Liban. Les prêtres d’Amon le déposèrent d’abord dans la tombe de son père Séthi Ier, où il demeura pendant un siècle. Mais un nouveau pillage força les autorités à récupérer une fois encore sa dépouille pour la dissimuler dans une tombe à Deir el-Bahari, au milieu d’une cinquantaine de ses compatriotes.

Ramsès II y reposa pendant plus de 2800 ans, jusqu’à la fin du XIXe siècle. Une famille de pilleurs de tombe découvrit cette cachette dès 1871 et vendit quelques objets sur le marché noir. La nouvelle de la vente de certaines pièces royales alerta les autorités : une tombe exceptionnelle avait dû être retrouvée. Une enquête fut menée et le Service des Antiquités fut conduit à cette fameuse cachette où certains des plus grands rois du Nouvel Empire reposaient.

Et Ramsès retrouva alors la lumière.

 

 

 

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