Quelques jours avant la levée progressive du confinement, le ministère du Travail publie un « protocole national de déconfinement » à destination des entreprises. Objectif : assurer la santé et la sécurité des salariés.
1 / Un espace de 4m2 minimum par salarié
Avoir un espace minimum de 4m2 par salarié : c’est la « jauge » retenue par le ministère du travail en vue du retour des Français dans les entreprises, même si le télétravail doit se poursuivre autant que possible pendant encore plusieurs semaines. Ce critère est, selon le ministère, fondé sur l’estimation du nombre de mètres carrés par personne nécessaire pour permettre à des personnes présentes simultanément dans le même espace d’évoluer dans le respect des règles de distanciation physique et permettre de garantir une distance minimale d’un mètre autour d’une personne, dans toutes les directions.
2 / Pas de masque obligatoire
Si les règles de distanciation sociale d’au moins un mètre entre chaque salarié sont respectées, alors le port du masque peut faire office de « complément » mais n’a pas de caractère obligatoire. A l’inverse, lorsque certaines situations comportent un risque de rupture de cette distanciation ou si elle ne peut être garantie, des mesures complémentaires comme le port du masque « grand public » sont à mettre en place.
A savoir également que l’employeur peut décider de généraliser le port collectif du masque « grand public » au sein de l’entreprise même lorsque les gestes barrières peuvent être respectés. Le port généralisé du masque devient alors une possibilité mais non une obligation.
Concernant les autres équipements de protection individuelle, aucune obligation non plus. Gants, lunettes, surblouses et charlottes obéissent aux mêmes règles d’utilisation que les masques : ils doivent être utilisés en cas d’impossibilité de mettre en œuvre de façon permanente les gestes barrières.
3 / Bien séparer les flux
La gestion des flux est également primordiale pour respecter la distanciation sociale. Un plan de circulation doit être mis en place depuis l'arrivée sur le lieu de travail jusqu'au départ : sens unique dans les ateliers, couloirs et escaliers avec un marquage lisible au sol à l’intérieur des bâtiments pour éviter les croisements, limitation du nombre de personnes dans les ascenseurs … Gérer les déplacements, c'est aussi gérer du temps à travers l’échelonnement des départs et des arrivées mais aussi des pauses.
4 / Pas de dépistage ni de prise de la température
Le ministère rappelle dans son « Protocole national de déconfinement » que les campagnes de dépistage organisées par les entreprises pour leurs salariés ne sont pas autorisées. La réalisation des prélèvements « doit être réalisée par des professionnels formés ».
Par ailleurs, un contrôle de température à l’entrée des entreprises est déconseillé. Le ministère de la Santé recommande cependant à toute personne de mesurer elle-même sa température en cas de sensation de fièvre et plus généralement d’auto-surveiller l’apparition de symptômes évocateurs de Covid-19.
5 / La prise en charge des personnes symptomatiques
Il revient, à l’entreprise, le cas échant avec la médecine du travail, de rédiger préventivement une procédure ad hoc de prise en charge sans délai des personnes symptomatiques. En présence d’une personne symptomatique (notamment fièvre et/ou toux, difficulté respiratoire, à parler ou à avaler, perte du gout et de l’odorat), la prise en charge repose sur l’isolement dans une pièce dédiée, et la mobilisation d’un professionnel de santé dédié de l’établissement, un sauveteur/secouriste du travail formé au risque Covid ou le référent Covid, selon organisation locale.
En l’absence de signe de gravité, le médecin du travail doit être contacté ou le médecin traitant pour avis médical. En cas de signe de gravité, il est impératif d'appeler le SAMU, puis de présenter en quelques mots la situation, de donner son numéro de téléphone, de préciser la localisation et les moyens d’accès au bâtiement.
Une fois la personne prise en charge, il sera également nécessaire de prendre contact avec le service de santé au travail et de suivre ses consignes, y compris pour le nettoyage du poste de travail et le suivi des salariés. Si le cas Covid est confirmé, les contacts évalués « à risque » seront pris en charge et placés en quatorzaine.
6 / La fréquence du nettoyage
Si les lieux n’ont pas été fréquentés dans les 5 derniers jours, le protocole habituel de nettoyage suffit. Aucune mesure spécifique de désinfection n’est nécessaire. Il est uniquement recommandé de bien aérer les locaux et de laisser couler l’eau afin d’évacuer le volume qui a stagné dans les canalisations
A l’inverse, si les lieux ont été fréquentés dans les 5 derniers jours, même partiellement, un nettoyage habituel avec un produit actif sur le virus doit avoir lieu. Lorsque l'évaluation des risques le justifie, une opération de désinfection peut être effectuée en plus du nettoyage.
Au quotidien, il sera nécessaire de procéder plusieurs fois par jour au nettoyage-désinfection des surfaces et des objets régulièrement touchés à l’aide de lingettes ou bandeaux nettoyant contenant un tensio- actif.