
En Dordogne, les congés du mois de mai ont donné le la : la saison s’annonce très bonne. Impressions à Lascaux et à Sarlat, les deux portes d’entrée du Périgord Noir.
La Dordogne pourrait bien être l’une des destinations phare de 2022 en France. Dans le Périgord Nord, à Sarlat-la-Canéda, Lascaux et au château des Milandes (celui de Joséphine Baker), quand les professionnels du tourisme se rencontrent ils évoquent inévitablement ces ponts de mai où les visiteurs ont afflué. Comme un signe avant coureur de l’été à venir.
« La saison a démarré sur les chapeaux de roue, assure Katia Veyret, directrice adjointe de l’office de tourisme de Sarlat Périgord Noir. Avec les ponts du mois de mai, on a eu un petit mois d’août en l’espace de cinq jours ! Avec un taux de remplissage près de 90 % ». Et d’ajouter : « Tout cela laisse présager d’une très belle saison, nous avons un taux de remplissage de 85 % à l’heure actuelle ».
Pour comprendre cet engouement, il faut se promener dans Sarlat… La ville a la plus forte densité de bâtiment classés en Europe : 66 sur 11 hectares. Le promeneur passe de ruelles bordées de façades en pierre blonde du Périgord, en petites cours cachant de somptueux hôtel particuliers.
Les sites Lascaux dépassent les 400 000 visiteurs par an
C’est aussi le pays des 1001 châteaux et des grottes, dont la première d’entre elles, Lascaux. Le fac-similé dans son intégralité, dit Lascaux IV, comptabilise pas moins de 370 000 visiteurs par an dans un bâtiment résolument moderne. Sur 8 000 m2 se trouvent la reconstitution de la grotte sur 230 m, un atelier où les peintures pariétales et les sculptures sont détaillées par les guides, un restaurant, des théâtres, une salle projection et bientôt une autre de mapping. Le lieu, appelé Centre international de l'art pariétal, reste ouvert presque toute l’année avec une coupure en janvier.
Crédit photo : Charline Poullain
Non loin de là, toujours sur la colline de Montignac, Lascaux 2, reçoit entre 60 000 et 70 000 visiteurs, avec des visites thématiques. Cette reproduction plus modeste fut ouverte après la fermeture de la véritable grotte dont les dessins s’abîment, menacés par les moisissures.
« 2021 était pas mal, 2022 s’annonce meilleure »
« Si les longs courriers ne redémarrent pas trop vite, cela nous gardera une clientèle », pronostique André Barbé, directeur général de la Semitour. Périgord. Cette société d’économie mixte créée en 1998 par le Département de la Dordogne gère huit sites culturels et des hébergements : Lascaux II et IV, le parc animalier Thot, la grotte le Grand Roc, le site archéologique Laugerrie basse, le cloître de Cadouin, le château de Biron et celui de Bourdeuilles, ainsi que des campings avec une base de loisirs et quatre restaurants.
Dans l’hôtellerie de plein air, la demande ne tarit pas : « Sur les deux campings que nous gérons, on rajoute beaucoup de services, ainsi que vingt mobile-homes dernière génération », détaille André Barbé. Et déjà, les places pour l’été se font rares.
« En Dordogne, le tourisme représente 3 millions de visiteurs, c’est une économie incontournable », rappelle le directeur de la Semitour. À Sarlat, qui compte 37 000 lits touristiques, dont 22 761 marchands, les longs courriers assurent une fréquentation hors saison de clientèles américaine, australienne et israélienne. « 2021 était pas mal, 2022 s’annonce meilleure », conclut André Barbé.
Crédit photo : Charline Poullain