La compagnie de croisière veut s'inscrire dans la durée vis-à-vis de ses partenaires distributeurs en revenant à plus de simplicité, notamment tarifaire. L'expérience client doit aussi évoluer.
Antoine Lacarrière le reconnait : "l'année 2015 a été confuse". Le directeur général de Croisières de France évoque plusieurs facteurs : la modification du concept de la compagnie et un changement de bateau, mais surtout des raisons exogènes allant de la situation géopolitique mondiale aux mesures fiscales françaises.
Une succession d'éléments qui ont contraint Croisières de France a avoir recours à des promotions. "En touchant aux prix on embête à la fois les clients qui ont réservé tôt, les distributeurs et les opérateurs eux-mêmes" souligne-t-il. Affectée par les ventes de dernière minute, la compagnie a dû pratiquer des remises cette année, contrairement à 2014.
Du coup, 2015 devrait se solder par une progression de 3 à 4% du nombre de clients, mais aussi une baisse de l'ordre de 2% du chiffre d'affaires, sans plus de précision, la compagnie ne communiquant pas ses résultats.
Pas question de revivre une année similaire, promet Antoine Lacarrière, qui entend "redéfinir un cap clair vis-à-vis de la distribution", en s'appuyant sur un petit flyer baptisé "Cap 2016" mettant en avant trois valeurs phare défendues par la compagnie : simplicité, convivialité, efficacité.
Il s'agit pour l'heure de se réaffirmer comme "un partenaire de confiance" en listant une dizaine engagements comme la sécurité (à ce titre l'escale de Tunis ne sera pas reconduite en 2016), en passant par la qualité du service, le respect du client, une politique commerciale pérenne, des offres claires, des outils simples et performants (le nouveau site BtoB sort dans 15 jours à l'intention des 2 600 agences qui revendent la compagnie)...
10 départs supplémentaires l'an prochain
Antoine Lacarrière ne veut pas en dire davantage pour le moment. Tout au plus annonce-t-il que des mesures concrêtes et différenciantes seront précisées en novembre prochain, tant pour les professionnels qu'à l'intention des clients, dont il est prévu de "redéfinir l'expérience" entre deux réservations, et pas seulement à bord.
On sait d'ores et déjà que les croisières courtes de 3,4,5 ou 6 nuits seront développées, notamment pour satisfaire une clientèle plus jeune, et les croisières de 14 nuits abandonnées. "On va rendre le produit accessible à tous" souffle le directeur. Le nombre de départs passera ainsi de 56 cette année à 66, dont 3 supplémentaires en Europe du Nord et 7 de plus en Méditerranée.
Pour contrer les rumeurs de vente des deux bateaux de la compagnie, Antoine Lacarrière assure que le Zénith et l'Horizon resteront dans la flotte au moins jusqu'en avril 2017, la maison mère n'ayant confié aucun mandat pour les céder.
En revanche, "passé 15 ans, tous les navires sont potentiellement à vendre; si l'on reçoit une offre intéressante, elle sera étudiée" explique-t-il, "mais si un bateau était vendu, il serait remplacé par la maison mère par un bateau équivalent". De quoi rassurer les distributeurs qui auraient positionné des résas précoces...
V.D.