
Mercredi, c’est permis ! Thierry Beaurepère est de retour pour vous faire part de son humeur du moment. Cette semaine, à J-3 du premier match des Bleus en Coupe du monde, il ne pouvait pas éviter le sujet du moment : le foot !
Les pros du tourisme ne lui disent pas merci ! Après les grèves, voici donc venu le temps du football. A J-1 de la Coupe du monde, difficile de faire abstraction de la compétition, qui risque de faire oublier aux Français qu’il est grand temps de partir en vacances, ou au moins de les réserver…
Entre le ballon rond et le tourisme, c’est une longue histoire… de 20 ans. En 1998, beaucoup avaient négligé l’impact de la compétition et sous-estimé l’envie des Français de rester à la maison pour s’enflammer.
Même à coups de fortes promotions, les TO avaient eu bien du mal à remplir leurs vols charters avant le 12 juillet. Promis, on ne les y reprendra pas !
Cette année, comme désormais à chaque compet’, les écrans géants vont donc fleurir sur les terrasses des hôtels-clubs ; et les DJ vont ajouter à leur playlist "I will survive" pour leur incontournable soirée disco. Pour autant, pour peu que la France aille jusqu’à la finale du 15 juillet (ce qu’on lui souhaite), le début de l’été s’annonce difficile.
Car rien ne vaut un bon match de foot entre potes portant fièrement un maillot bleu vintage. On évitera néanmoins celui de Dugarry ; d’abord parce qu’il est démodé et aussi parce qu’aujourd’hui, vous avez un peu forci !
Cela dit, lorsqu’on regarde le look des joueurs de 1998, on se dit que tout est possible. Certes, à l’époque, la coupe de cheveux était plus sage. Mais le maillot trop grand, rentré dans le short trop large, c’était une entorse aux élémentaires règles d’élégance…
Rien ne remplace une bonne Marseillaise entonnée en cœur dans le fond du jardin, accompagnée d’un pastis bien frappé et de chipos carbonisées (difficile de s’occuper de la cuisson tout en suivant le match !).
C’est donc avec philosophie que les pros du tourisme vont devoir attendre que la coupe du monde se passe. En espérant qu’il y aura victoire, et consommation débridée ensuite jusqu’à la fin de l’été… et bien au-delà !
La bonne nouvelle, c’est que l’équipe d’Italie reste à la maison !
Pour moi aussi, tourisme et football sont intimement liés. Et tant pis si je donne l’impression de me "la péter" en partageant avec vous ces anecdotes. Je me souviens comme si c’était hier de ce coup de fil reçu le 8 juillet 1998. Au bout du téléphone, la directrice commerciale du spécialiste des hébergements locatifs Lagrange.
"Tu fais quoi ce soir ?" C’est ainsi que je me suis retrouvé au Stade de France, avec plusieurs patrons de réseaux plus excités que s’ils avaient négocié un taux de commission de 30% auprès de leurs fournisseurs, pour assister à la demi-finale France/Croatie.
En 2006, c’est toujours avec quelques happy few du tourisme que j’ai assisté aux premiers matchs de la bande à Zidane, cette fois-ci en Ouzbékistan. Et s’énerver pour un but qui ne vient pas en partageant une bière fadasse dans un hôtel poussiéreux de Samarkand, ça crée des liens !
Quelques semaines plus tard, le soir de la finale France/Italie, je participais à l’inauguration du Costa Concordia à Rome/ Civitavecchia. 2000 Italiens sur le pont… et 300 Français. On savait que le match des supporters était déséquilibré et que la croisière serait animée. Elle a viré au cauchemar après la défaite !
Cette année encore, Costa annonce la diffusion de la compétition sur les écrans géants de ses paquebots ; comme MSC et les autres. Bien évidemment, les Italiens seront encore majoritaires à bord. La bonne nouvelle, c’est que l’équipe d’Italie reste à la maison ! Voilà qui devrait assurer une navigation un peu plus paisible.
Allez les Bleus !