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Bosnie-Herzégovine, un autre visage des Balkans

Bus & Car - Tourisme de Groupe | Destinations | publié le : 05.07.2018 | Dernière Mise à jour : 05.07.2018

Le pont de Mostar

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Auteur

  • Brice Lahaye

C'est un pays marqué par son histoire, en grande partie détruit pendant la guerre de 1992-95, et qui continue aujourd'hui encore de se reconstruire. Sans l'oublier, la Bosnie-Herzégovine ne veut pourtant plus se résumer à ce sombre passé et mise à présent aussi sur sa douceur de vivre, sa culture et ses parcs nationaux.

En plein cœur de l'Europe, mais sans en faire (encore) partie, se trouve une destination pendant longtemps délaissée et méconnue des touristes : la Bosnie-Herzégovine. Un petit pays à l'histoire riche, bouleversé par plusieurs guerres, dont la dernière, entre 1992 et 1995, qui résonne encore aujourd'hui. De retour sur la planète Tourisme, il cherche à trouver une place originale dans la mosaïque des Balkans. D’ailleurs, le début de la visite se fait hors de ses frontières, en Croatie, autre état de l'ex-Yougoslavie devenu le point de départ classique de circuits touristiques dans la région.

Départ depuis la «Perle de l'Adriatique»

La découverte commence ainsi par Dubrovnik, la «Perle de l'Adriatique». Une ville intrinsèquement liée au passé de son pays voisin. Cible d'une attaque de l'armée populaire yougoslave en 1991, la cité a elle-aussi vécu les prémices du conflit bosnien. Quelques mois plus tard, les habitants pouvaient y entendre les bruits d'explosion éclatant sur le front de guerre, à seulement quelques kilomètres. Mais en la découvrant, ce passé semble déjà lointain. Devenue une destination plébiscitée par les voyageurs depuis plusieurs années - le tournage dans ses rues de la série à succès Game of Thrones n'y est pas pour rien - Dubrovnik attire chaque année des centaines de milliers de visiteurs venus se promener dans sa superbe cité fortifiée, classée au patrimoine mondial de l'Unesco. La balade démarre dans cette vieille ville pleine de charme, à la découverte des lieux emblématiques tels que le couvent des Dominicains, la place de la Loggia et l'église Saint-Blaise. Avant de terminer dans la fourmillante rue Stradun, principale artère commerçante de la citadelle. Le temps de prendre une glace et direction ensuite le port pour monter à bord du plus vieux bateau de l'Adriatique, le Sv. Ivan, construit en 1878, et se rendre sur la petite île de Lokrum, véritable paradis naturel situé à seulement 700 mètres au large de la ville.

Une étape rafraîchissante en bord de mer, si proche et pourtant si différente de la destination que l'on s'apprête à parcourir. Il est d'ailleurs l'heure de retourner sur terre et prendre le car pour franchir la frontière entre la Croatie et la Bosnie-Herzégovine. La différence est surprenante entre le point de contrôle croate, vieillissant il faut l'avouer, et celui de la Bosnie-Herzégovine, flambant neuf. Un message fort pour les voyageurs s'apprêtant à entrer dans le pays, qui montre dès les premiers kilomètres effectués cette volonté de modernisation, après de longues années de reconstruction. Preuve en est à une petite demi-heure de là avec la ville de Trebinje, dans la République serbe de Bosnie, l'une des deux entités administratives du pays. Une petite cité, construite au bord de la rivière Trebišnjica, idéale pour flâner et s'imprégner de l'ambiance. Mais aussi une ville en plein développement, devenue incontournable pour son vin local. Une dégustation rapide et un passage par le vieux centre, en grande partie détruit pendant la guerre et restauré il y a quelques années, et il est déjà temps de repartir.

Mostar, l'authenticité retrouvée

La visite du pays continue en direction de Mostar. Les deux heures de route pour y arriver permettent de prendre le temps d'apprécier les paysages qu'offre la Bosnie, entre montagnes verdoyantes, lacs et rivières et maisons perchées dans les collines. Avant que n'apparaisse enfin le panneau de la cité, située au cœur de la Fédération de Bosnie-et-Herzégovine. La cinquième ville du pays en nombre d'habitants est sans doute la plus appréciée par les groupes de touristes. Pour s'en rendre compte, rendez-vous est donné dans la vieille ville, foisonnante, où se croisent habitants et voyageurs de passage. Nombreux sont d'ailleurs ceux à s'y rendre le temps d'une journée depuis Dubrovnik. Un premier arrêt est programmé dans la Maison Kajtaz, une authentique demeure turque construite il y a plusieurs siècles et restée presque intacte malgré la guerre. Une jolie bâtisse qui se visite pièce par pièce, à la découverte de mobilier traditionnel et de tapis anciens, avant de terminer dans la cour intérieure pour déguster un petit café bosnien offert par la propriétaire des lieux. Le reste de la ville, lui, n'a pas eu cette chance. En témoignent les quelques bâtiments ravagés par les tirs qui demeurent dans la ville. Vient ensuite le moment de déambuler dans les petites ruelles pavées avant de terminer sur le célèbre Stari Most. Détruit en 1993, le vieux pont de la ville a été reconstruit à l'identique en 2004, avant d'être classé par l'Unesco un an plus tard. Un superbe édifice que l'on traverse avec émotion, avant d'atteindre son sommet pour admirer la vue sur la rivière Neretva et sa couleur émeraude, plus incroyable encore.

Pas le temps de trop s'attarder devant ce décor de carte postale, le car reprend déjà la route à destination de la petite ville de Konjic, l'une des plus anciennes du pays. Bâtie le long de la Neretva, celle-ci est célèbre pour ses activités sportives en plein air et son artisanat, qui ravira les amateurs de beaux meubles. Un stop est justement prévu à deux pas de la rivière, où vit la famille Mulic, l'une des seules à perpétuer, de père en fils, la tradition de la sculpture sur bois. Une petite maison, sans grande prétention, dont le rez-de-chaussée est devenu, dès 1955, un musée qui montre le travail d'orfèvre de ces artisans de plus en plus rares. Un lieu d'ailleurs reconnu comme d'intérêt national par la Bosnie-Herzégovine. Quelques kilomètres plus loin un autre lieu inédit est lui aussi prisé des touristes : le bunker de l'ancien leader de la République fédérative socialiste de Yougoslavie, Josip Broz Tito. Construit entre 1953 et 1979, cet immense abri au coût astronomique de 4,6 milliards de dollars de l’époque aura été terminé seulement un an avant sa mort et ne lui aura finalement jamais servi. La base souterraine de 6 500 m2, qui appartient toujours à l'armée, prend pourtant vie aujourd'hui tous les deux ans en accueillant depuis 2011, une biennale d'art contemporain. Étonnant mélange entre passé et présent, entre portraits du leader communiste et œuvres contemporaines.

Sarajevo, la « Jérusalem de l'Europe »

L'heure est déjà venue de prendre la route pour la capitale du pays, Sarajevo. Un nom connu pour son passé, mais une ville qui l'est moins pour les voyageurs. «Le tourisme en Bosnie s'est vraiment développé depuis 5 ou 6 ans. Avant cela, nombreux sont ceux qui pensaient que le pays était encore en guerre », raconte la guide local. La visite commence sur la place Sebilj, surnommée la « place des pigeons », où se trouve la fontaine du même nom. Une colonne en bois de style ottoman, construite en 1891, autour de laquelle la vie s'anime, avec ses petites échoppes, ses cafés, ses restaurants et ses badauds venus flâner et se désaltérer. La balade dans les rues de la ville est aussi l'occasion d'en apprendre plus sur le « siège » de Sarajevo. De 1992 à 1996, la capitale y a vécu l'un des épisodes les plus terribles de cette guerre, ravagée par les bombardements de l’armée serbe, positionnée tout autour de la ville. Plus de 300 000 habitants se sont ainsi retrouvés piégés dans cette ville encerclée par les collines et montagnes, avec un bilan terrible : 11 541 morts.

En grande partie détruite, la capitale a su, depuis, se reconstruire. Le contraste entre hier et aujourd'hui est à ce point saisissant : au pied d'un hôtel moderne en fin de construction passe un tramway jaune semblant venir d'un autre temps. Et pour cause, il date de l'époque de Tito. Et si l'impression d'une guerre semble lointaine, les bâtiments sont nombreux à porter, comme à Mostar, les stigmates des bombardements. «Si vous jetez un coup d'œil à Sarajevo à n'importe quel moment de la journée, de n'importe quelle colline environnante, vous arriverez toujours par inadvertance à la même conclusion. C'est une ville qui s'use et qui meurt, tout en renaissant et en se transformant. Aujourd'hui, c'est la ville de nos plus beaux désirs et de nos efforts, de nos plus vifs désirs et de nos espoirs». Cette citation d'Ivo Andrić, Prix Nobel de littérature né en Bosnie en 1892, date d'avant la guerre. Pourtant, cette description prend, plus de 20 ans après, tout son sens.

Le « Tunnel de l'espoir »

La ville ne se résume donc plus à ce passé. Ennemis farouches le temps d’une guerre civile, Bosniaques (Musulmans), Croates et Serbes, revivent aujourd'hui ensemble et se côtoient quotidiennement, comme ils l’ont fait pendant des générations précédentes. Une situation qui lui vaut parfois le surnom de « Jérusalem de l'Europe ». La douceur de vivre est bien là, et l'on découvre avec quiétude et plaisir le quartier ottoman Baščaršija, en se perdant dans ses petites ruelles pavées et en découvrant, au détour d'une allée, une jolie mosquée, très nombreuses dans la ville à majorité musulmane. La culture n'est pas non plus en reste, avec notamment le Musée national, exemple de la richesse historique du pays à travers ses nombreuses pièces archéologiques ou son département d'ethnologie, véritable plongée dans la vie des habitants au XIXe siècle.

Dernière étape de ce périple, et non des moindres : le « Tunnel de l'espoir ». Situé à quelques centaines de mètres de l'aéroport de Sarajevo, ce tunnel secret construit en 1993, un an après le début de la guerre, est un autre passage obligé pour en savoir un peu plus sur le « siège ». Des 800 mètres de couloir prévus à l'origine, il n'en reste à présent que 25 mètres qui permettent tout de même de prendre conscience de la difficulté de le parcourir chargé de vivres et munitions. Construit en quatre mois, à la seule force des mains et de coups de pioches, il aura permis une petite ouverture de cette ville assiégée sur le reste du monde, avant que la guerre ne prenne fin. Une découverte qui marque les esprits, et un nom qui pourrait résumer l'histoire de ce pays, métaphore d'une guerre à présent terminée : la sortie d'un long tunnel, avec aujourd'hui l'espoir d'un bel avenir.

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Nouveautés

2019, année du sport et de l'art contemporain  

Les montagnes de Sarajevo, Jahorina et Bjelasnica-Igman, qui avaient accueilli les olympiades d'hiver de 1984, se préparent désormais à recevoir le Festival olympique de la jeunesse européenne (FOJE), du 9 au 16 février 2019. Sept sports seront mis à l'honneur : ski alpin, biathlon, ski de fond, patinage artistique, hockey sur glace, patinage de vitesse et snowboard. L'occasion pour la ville d'accueillir des jeunes de toute l'Europe et de se laisser découvrir autrement. Mais aussi un véritable objectif politique pour la Bosnie-Herzégovine, qui pourra une nouvelle fois confirmer sa volonté d'intégrer l'Union européenne, trois ans après avoir déposé sa candidature d'adhésion.

Autre événement à retenir pour l'année 2019 : d'avril à octobre, la 5e édition de la biennale d'art contemporain, baptisé Project D-0 ARK Underground, s'installera dans le bunker de Tito, près de Konjic. Depuis 2011, date du premier événement, l'objectif du fondateur du projet, l'artiste Edo Hozic, est de protéger et donner une nouvelle vie à cet abri atomique en misant sur l'art. 

Recommandations

  • Hôtel Europe 5* : Situé dans le centre de Sarajevo, cet hôtel de luxe a pour avantage d'être situé en plein cœur de la vieille ville. Avec 160 chambres, 5 salles de conférence, un espace spa et bien-être, une boutique et un bureau de change, l'établissement est à la hauteur des attentes et parfait pour l'accueil de groupes et séminaires.
  • Hôtel Bevanda 5* : À une dizaine de minutes à pied du vieux centre de Mostar, le Bevanda et ses 33 chambres (sans compter ses 3 suites présidentielles) possède lui aussi tout le nécessaire pour l'accueil de groupes. La décoration un peu passée de ses chambres n'enlève rien au confort. Le petit plus, c'est sa grande terrasse extérieure pour boire un verre ou manger tout en profitant un peu de l'air frais, si rare dans la ville - la plus chaude d'Europe - en été.
  • 4 Sobe Gospodje Safije : Sans aucun doute l'un des restaurants les plus intéressants de la ville. À chaque pièce son ambiance : restaurant, bar à vin, bar lounge et surtout un jardin intérieur, chic et cosy, idéal par jour de beau temps pour apprécier les plats servis et déguster de bons vins bosniens.
  • Konoba Taurus : À quelques mètres du magnifique pont de Mostar, ce restaurant tout en pierre est à ne pas manquer. Au menu, de nombreuses spécialités de poissons et fruits de mer. Le décor, on ne peut plus charmant - en particulier sur la terrasse donnant sur une petite rivière - permet de continuer de voyager tout en mangeant. 

 

La Bosnie pratique

Office de tourisme de Bosnie-Herzégovine : http://www.bhtourism.ba/eng/ 

Contact : tourinfo@bih.net.ba 

Tel :  + 387 33 580 999

Office de tourisme de Sarajevo

http://www.sarajevo-tourism.com

Tour-opérateur Travel Europe

https://www.traveleurope.cc/fr/

Contact : office@traveleurope.cc 

Tel : + 43 5242 6900

 

 

Questions à... Severin Zovko, directeur régional Travel Europe à Dubrovnik

Quels sont les atouts majeurs de la Bosnie-Herzégovine ?

Ses atouts sont vraiment multiples, avec une histoire très riche, qu'elle soit ancienne ou moderne. C’est un pays qui n’est pas très connu par les touristes, qui connaissent plus ou moins l’histoire récente, mais en étant au carrefour des civilisations, il peut enrichir les connaissances des voyageurs. Ces derniers peuvent retrouver une empreinte ottomane dans des villes comme Mostar ou Sarajevo ou découvrir des sites qui se différencient des villes de Croatie. Même si la Première Guerre mondiale est une tâche noire dans l’histoire de la civilisation, le fait que cette guerre a été déclarée à Sarajevo rapporte énormément à l’histoire mondiale. Et il ne faut pas oublier la nature dont la Bosnie profite. Le fait que les JO de 1984 se sont déroulés à Sarajevo témoigne aussi du fait que le pays possède plus que l’histoire. 

Comment évolue l'offre à destination des groupes ?

Apres la récente guerre, la Bosnie-Herzégovine se remet lentement sur ses pieds et essaye de se positionner sur la carte du tourisme mondial. Le pays se fait connaître et l’offre devient de plus en plus importante. L’infrastructure s’améliore : toujours plus d’hôtels et des chaînes connues qui s'implantent, une reconnaissance de l’intérêt pour la destination. L’avantage du pays est d’être voisin de la Croatie, déjà reconnue par les voyageurs du monde entier, ce qui fait que les touristes combinent la visite de 2 ou 3 pays pendant leur séjour.

Quels conseils donneriez-vous avant l'organisation d'un voyage en groupe ?

Nous invitons les organisateurs à nous transmettre des informations exhaustives sur leurs groupes, s'ils préfèrent l'histoire, le sport ou la nature par exemple, afin d'organiser leur séjour en faisant les meilleurs choix de guides, visites et excursions.


La Bosnie Herzégovine en quelques chiffres-clefs

  • 923 050 (+18,6 % par rapport à l'année 2016) : Touristes internationaux en Bosnie en 2017
  • 15 851 (+12 %) Touristes français en Bosnie en 2017 
  • 49 466 (+24,3 %) Nombre de nuitées des touristes français en Bosnie en 2017
  • 50 000 : Nombre de chambres d’hôtels (et hébergements similaires)

 

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