L’enquête menée par le CRT de Bourgogne-Franche-Comté auprès de ses acteurs du tourisme fait ressortir plus de soulagement que de cris de victoire. L’été aura bien fonctionné mais le manque à gagner reste une réalité.
Si pour la plus de la moitié des 1 600 professionnels interrogés, l'été 2020 aura été meilleur que celui de 2019. Le sentiment est davantage d’avoir « éviter la casse » que de remplir les caisses. La grande région n’aura attiré que 4% des Français partis en vacances cet été, alors qu’elle s’attendait au double. La montagne a drainé plus de monde. Sans surprise, les Franciliens et les visiteurs des Régions voisines ont alimenté les flux de touristes, faute pouvoir accueillir les voyageurs plus lointains d’outre-Atlantique ou d’Asie. La bonne surprise est venue de la résistance des touristes européens de proximité : Belges, Hollandais, Allemands et Suisses.
Lors de la présentation de ce premier bilan, Patrick Ayache, vice-président en charge du tourisme à la Région a été circonspect : « Les très bons mois de juillet et août auront permis d’éviter la catastrophe mais pas de rattraper le manque à gagner du printemps. Et attention à l'effet trompe-l’œil ! Certains secteurs, certains sites ou certains types d'hébergement ont plus souffert que d'autres ».
Disparité régionale
Le constat est le même que dans d’autres régions de France, quand les départements et sites « ruraux » ont profité de leur pouvoir d’attraction, les grandes métropoles ont eu un effet de rejet de crainte de la foule. Quand les massifs du Jura et du Morvan ont fait le plein, les villes de Besançon ou Dijon étaient dans la panade. L’exploitant de cabanes dans les arbres du Domaine de Pont-Roche en Côte d’Or s’est même offert le « luxe » de refuser 400 clients sur la saison.
Les activités de découverte ludique et sportive ont également bien fonctionné comme en témoigne Active Tours de Dijon qui a accompagné de nombreux tours à vélo, mais sans retrouver sa clientèle anglo-saxonne plus friande de séjour mêlant vélo et gastronomie.
L’arrière-saison sera calme
L’absence toujours ressentie de la clientèle groupes et séniors fait peser des doutes sur le dynamisme de l’été indien. La psychose d’une seconde vague et les mesures sanitaires qui l’accompagne n’arrangent rien à l’affaire. Le président du CRT Loic Niepceron, a annoncé que la Région allait continuer de soutenir ses professionnels, après avoir débloqué 10 M€ d'aides d'urgence, elle promet jusqu’à 50 M€ d’aides supplémentaires sur la fin de l’année.