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Exclusif : l'affaire Thomas Cook France racontée par Nicolas Delord (épisode 6/6 : Thomas Cook aujourd’hui ... et après ?)


Publié le : 17.02.2020 I Dernière Mise à jour : 17.02.2020
Nicolas Delord, ancien président de Thomas Cook France
Nicolas Delord s'est confié à Tour Hebdo. I Crédit photo Pierre Morel

Auteur

  • Pascale Filliâtre

Comme dans les meilleures séries, la défaillance de Thomas Cook France a tenu en haleine la profession durant des semaines. En exclusivité, Nicolas Delord a raconté à Tour Hebdo comment a été vécue la crise, de l’intérieur. Voici le dernier volet.

Précédemment : Dans les cinq premiers épisodes, « La chute », « La gestion de la crise », « Jet tours et l'offre managériale », « Les institutions et la réglementation » et « Les états d'âme et les bons moments », Nicolas Delord revenait sur le 23 septembre 2019, le jour où tout a basculé pour Thomas Cook France, avant de s'expliquer sur l'erreur commise par la banque, les choix de communication du top management ou encore les décisions prises. Il a aussi révélé à Tour Hebdo les coulisses de l'offre managériale pour tenter de reprendre le tour-opérateur Jet tours et ses équipes. Puis, il est revenu sur le rôle de l'APST dans la gestion de la crise et la nécessité, selon lui, de revoir la réglementation qui encadre le tourisme. Enfin, il a évoqué un volet plus personnel en abordant notamment sa gestion quotidienne en "mode robot", ses difficultés à faire comprendre ce qu'il se passait à son entourage mais aussi tout cette incroyable expérience lui a appris. Aujourd'ui, c'est un nouvel et dernier aspect qu'il révèle.

Épisode 6 : Thomas Cook aujourd’hui ... et après ?


Les repreneurs ont fait une bonne affaire avec les agences

"Il est évident que les différents repreneurs ont récupéré de bonnes agences avec du personnel compétent, ils en sont conscients d’ailleurs. Cela valait-il plus que le prix offert ? Les prix montent lorsqu’il y a de la concurrence et nous n’étions pas dans une procédure de cession classique in bonis. En redressement judiciaire, si l’actif n’est pas récupéré, il part à la casse et c’est plus difficile de faire monter les enchères.
Je pense que les prix ne reflètent pas la qualité des agences ni de leurs collaborateurs, très pros, très engagés, très compétents mais compte tenu du contexte de redressement judiciaire, c’était difficile d’obtenir plus".

Il ne reste plus personne au siège parisien

"Les notifications de licenciement sont parties début janvier. Depuis le 30 novembre, une cellule liquidatrice de 12 personnes s’active pour assurer les dernières opérations de liquidation et de RH. Le mobilier a été vendu aux enchères, les meubles et les ordinateurs aussi. L’idée est toujours de récupérer de l’argent pour payer les créanciers. Mais cela va prendre du temps. Cela peut durer 10 ans.
Les salariés licenciés ont été pris en charge par les AGS et Pôle emploi. Globalement, cela se passe plutôt bien. Bien sûr, ce n’est jamais agréable mais nous avons la chance en France d’être très bien accompagnés et encadrés. Et il faut se comparer. Au Royaume-Uni, 9 000 collaborateurs sont partis sans rien".

La marque Jet tours vaut encore quelque chose

"J’assiste en tant que mandataire social aux séances au tribunal. Je ne peux faire aucun commentaire. Un million aurait été proposé pour la reprise de la marque Jet tours ? C’est beaucoup d’argent mais elle vaut certainement plus. C’est une belle marque et contrairement à ce qu’on a pu dire, elle a été peu abîmée par la défaillance. C’est la perception en BtoB mais le grand public n’a pas forcément fait le lien. Celui qui va la récupérer peut en faire quelque chose de magnifique".

Il y a eu de la solidarité entre pros

"Même si ça a été difficile, même s’il y a eu des coups de gueule, des frustrations, les pros du secteur nous ont bien soutenus. Il y a eu beaucoup de solidarité et de mobilisation. Je les en remercie.
Et je souhaite que tous les salariés pas repris retrouvent rapidement des perspectives professionnelles. Mais je ne suis pas inquiet car il y a beaucoup de valeur et de compétences. Je suis fier de tous nos collaborateurs qui ont su faire preuve de sang-froid, dignité, abnégation. Ils n’ont jamais abandonné leurs clients, jusqu’au bout et au plus fort de l’adversité. Tous peuvent s’enorgueillir d’avoir agi en professionnels. On a posé le gros porteur ensemble, avec un peu de casse, mais on a fait du mieux qu’on a pu".

Nicolas Delord a des projets mais pas chez TUI France

"Je n’ai pas 50 ans, alors oui heureusement que j’ai des projets. J’ai digéré je pense cette crise et je me hâte lentement vers autre chose. Je suis, au bon sens du terme, un hyperactif, j’aime les challenges, je ne cherche pas la tranquillité. J’ai des sollicitations, dans le tourisme et ailleurs.
L’expérience de la défaillance est aussi finalement une valeur ajoutée. J’ai connu l’exigence d’un mandataire social, j’ai touché l’entreprise au plus profond, je pense que je suis mieux armé pour travailler dans des environnements similaires. C’est un atout et je n’exclue aucune piste.
Mais qui a dit que j’allais rejoindre TUI France ? J’apprends mon futur par la presse ! Je peux vous affirmer qu’il n’y a aucune discussion particulière sur le sujet. Ce ne sont que des spéculations".

Tous les épisodes précédents :

- Épisode n°1 : La chute

- Épisode n°2 : La gestion de la crise

- Épisode n°3 : Jet tours et l'offre managériale

- Épisode n°4 : Les institutions et la réglementation

- Épisode n°5 : Les états d'âme et les bons moments

 

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