La ville est "déconseillée sauf raison impérative" par le ministère des Affaires Etrangères.
Alors que la côte du Kenya, face à l'archipel de Lamu, est la cible depuis des semaines d'attaques de commandos armés se revendiquant des islamistes Shebab (encore une attaque hier qui a fait 21 morts), c'est le meurtre d'une touriste russe ce week-end dans la ville de Mombasa qui risque de mettre encore plus à mal le tourisme dans le pays.
Elle s'est fait tirer dessus alors qu'elle visitait Fort Jesus, un fort portugais du XVIe siècle classé au patrimoine mondial. Pour la police, elle a été victime de "voyous" qui voulaient lui voler son appareil photo. Mais ce meurtre résonne dangereusement avec les menaces proférées par les islamistes Shebab qui prévenaient les touristes de "représailles" si ceux-ci ne quittaient pas le pays. Pour le quai d'Orsay, la ville de Mombasa est une zone "déconseillée sauf raison impérative".
Ce week-end encore, le Kenya a été victime de violentes attaques menées par des groupes armés. Si les autres attaques avaient été revendiquées par les islamistes Shebab, celle de ce week-end est imputée par le gouvernement kenyan à un groupe séparatiste, le Conseil républicain de Mombasa.
29 morts dans une attaque ce week-end près de Lamu
Ces déclarations du gouvernement visent sans doute à éloigner le spectre terroriste, mais pas sûr que le fait qu'un autre groupe mène des actions violentes dans le pays soit pour autant une bonne nouvelle, d'autant plus après le meurtre de la touriste russe… De toute façon, les Shebab ont revendiqué les attaques d'hier soir également.
Dans la nuit de samdi à dimanche, ce sont au moins 29 personnes qui ont été tuées lors des attaques sur la côte, proche de l'archipel de Lamu. Les deux localités frappées sont Hindi et Gamba, toutes deux situées sur le continent face à l'archipel de Lamu, tout près des localités de Mpeketoni (frapée le 15 juin, 48 morts), de Poromoko (frappée le 16 juin, 10 morts) et de Maleli (frappée le 23 juin, 5 morts). Ces cinq localités sont indiquées d'une étoile rouge sur la carte ci-dessus.
Toutes ces attaques ont été perpétrées dans la zone déjà "formellement déconseillée" par le quai d'Orsay. Car si l'archipel de Lamu lui-même est en zone autorisée, toute la côte face à lui est déconseillée depuis des mois, voire des années.
C.R.