Le vote la semaine dernière d'une hausse de 500% de la taxe de séjour en France n'en finit pas de faire des remous.
Plusieurs des plus grandes entreprises françaises de tourisme ont appelé mardi le gouvernement et les parlementaires à supprimer le "nouveau fardeau fiscal" que représente l'augmentation des taxes de séjour votée la semaine dernière à l'Assemblée nationale. Parmi les signataires de cet appel, on trouve notamment Accor, l'APST, le Club Med, Euro Disney et le groupe Pierre & Vacances.
Des amendements votés mercredi et jeudi en première lecture ont rendu possible la multiplication par cinq (jusqu'à 8 euros) de la taxe de séjour dans les communes pour les hôtels 3*, 4* et 5*, ainsi que la création d'une taxe de séjour spécifique à l'Ile-de-France de 2 euros par nuitée, destinée à financer les transports en commun.
"Supprimer ce nouveau fardeau fiscal"
"Nous lançons solennellement un appel aux parlementaires et au gouvernement pour supprimer purement et simplement ce nouveau fardeau fiscal", ont indiqué dans un communiqué commun les groupes Accor, APST, BNP Paribas, ParisCityVision, Club Méditerranée, Compagnies des Alpes, Elior, Euro Disney, Galeries Lafayette, GL Events, Groupe Flo, Groupe Lucien Barrière, Kering, Lagardère Services, Pierre & Vacances, Center Parcs et Viparis.
Le principe de ces deux amendements comme leurs modalités "n'ont fait l'objet d'aucune information préalable ni d'aucune concertation avec les professionnels concernés", indiquent ces entreprises.
"Le produit de la première mesure est estimé à 140 millions d'euros ; l'impact de la seconde (…) peut être évalué entre 330 et 865 millions. Soit un total compris entre 470 millions et un peu plus de 1 milliard d'euros chaque année (entre 2,2% et 5,2% du chiffre d'affaires de l'ensemble des hébergements touristiques)", assurent-elles.
"Dans aucun autre pays au monde un secteur confronté à une compétition acharnée et qui perd chaque année des parts de marché n'est accablé par des taxes nouvelles." La taxe de séjour "pèse déjà pour plus de 200 millions d'euros" dans les charges, et il est "inenvisageable" d'en répercuter l'augmentation sur les prix de vente des hébergements, indiquent-elles.
Elles critiquent également le fait que l'incapacité d'une collectivité à financer ses transports soit "transférée aux entreprises du tourisme".
Lundi, c'est le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui s'était lui aussi positionné contre l'augmentation des taxes de séjour, suivi par le ministre de l'Economie, Arnaud Montebourg.
Avec AFP