Le ministre a fait savoir sa vive opposition à l'amendement voté la semaine dernière à l'Assemblée nationale.
L'augmentation annoncée de la taxe de séjour sème une vraie pagaille entre les députés et le gouvernement. Alors que l'amendement socialiste qui prévoit une hausse de 500% de la taxe de séjour pour les hôtels 3*, 4* et 5* a été voté par les députés à l'Assemblée nationale en première lecture, Laurent Fabius a ouvertement critiqué cet amendement, allant jusqu'à déclarer qu'il était "impératif" d'y renoncer.
Le lendemain de ce vote contesté, l'Assemblée avait également voté une hausse supplémentaire de 2€ par nuitée pour les établissements d'Ile-de-France, destinée à financer les transports en commun. Deux semaines après la clôture des Assises du Tourisme, ces augmentations annoncées ont provoqué une levée de boucliers de la part des professionnels (lire notre article).
Ces deux augmentations "sont dangereusement et totalement contraires à la promotion du tourisme qui est une priorité pour l’emploi et l’équilibre extérieur de la France", a déclaré Laurent Fabius dans un communiqué officiel paru hier 29 juin, ajoutant qu'elles avaient été "adoptées sans concertation avec les professionnels" et sont "porteuses de distorsion de concurrence". L'hôtellerie est en effet le seul type d'hébergement concerné.
Pour Accor, ces hausses sont "insupportables"
Arnaud Montebourg a lui aussi critiqué le vote de l'Assemblée, et soutenu la position de Laurent Fabius : "Ce que Laurent Fabius a déclaré reflète parfaitement la position de Bercy. Nous souhaitons que le Parlement revienne sur cette décision", a-t-il déclaré lors d'une interview à BFMTV.
De son côté, le patron d'Accor Sébastien Bazin a estimé que cette hausse était "insupportable sur les marges des entreprises", en rappelant que l'industrie a déjà absorbé une hausse de la TVA il y a cinq mois. Le patron dénonce aussi un manque de concertation : "Ça s'est fait à 2h du matin sans qu'il n'y ait eu aucune concertation, nous n'avons pas été prévenus, et il y a un côté ras-le bol", a-t-il déclaré. "L'imposer comme cela en catimini avec 30 parlementaires c'est juste injouable, surtout une semaine après les Assises du tourisme", a-t-il déploré.
Pour un 3* parisien, la taxe de séjour passera de 1€ à 7 €. Ces nouvelles taxes, collectées par les hôteliers auprès des touristes, doivent s'appliquer à partir du 1er septembre.
C.R. avec AFP