La crise sanitaire aura eu raison de la santé économique de la compagnie latino-américaine, qui s'est déclarée mardi 26 mai en faillite aux États-Unis. Quelques jours seulement après l'annonce d'une reprise des vols.
Elle rejoint la liste de plus en plus longue des transporteurs en difficultés. La principale compagnie aérienne d'Amérique latine, LATAM, s'est déclarée mardi 26 mai en faillite aux Etats-Unis, faute de pouvoir honorer ses échéances financières après la chute de son activité entraînée par la pandémie de coronavirus.
« Compte tenu de l'impact de la crise générée par le Covid-19 sur l'industrie aéronautique, LATAM a été contrainte de prendre une série de décisions extrêmement difficiles au cours des derniers mois », a annoncé son PDG Roberto Alvo, dans une déclaration vidéo. Avant d'ajouter : « Le groupe LATAM Airlines et ses filiales au Chili, au Pérou, en Équateur et en Colombie se sont engagées dans une réorganisation volontaire sous la protection du chapitre 11 aux États-Unis ».
Aux Etats-Unis, le recours au chapitre 11 est un dispositif qui permet à une entreprise n'arrivant plus à rembourser sa dette de se restructurer à l'abri des créanciers. « Ces dispositions uniques liées au processus de réorganisation du chapitre 11 permettront au groupe de minimiser les perturbations de l'activité et de protéger les intérêts des parties prenantes lors de la restructuration de sa structure pour devenir un groupe aérien plus souple, plus résistant et plus durable », précise LATAM.
Toujours selon le groupe, cette démarche lui permettra d'atteindre les objectifs fixés et de remplir ses obligations tout en gérant la flotte dans sa globalité et en réglant ses dettes, dont la plupart sont détenues aux États-Unis.
Licenciement de 1 400 employés
Quelques jours plus tôt, la compagnie annonçait une reprise partielle de ses vols en juin. Cette dernière précise à ce sujet que l'annonce de sa déclaration en faillite n'aura aucun effet immédiat sur son activité de transport de passagers ou de marchandises. Elle continuera ainsi d'assurer ses rares liaisons aériennes pour le moment. « Les agences de voyages et autres partenaires commerciaux ne subiront aucune perturbation dans leurs échanges avec le groupe LATAM », rappelle par ailleurs la compagnie.
En avril, la compagnie latino-américaine avait réduit ses vols de 95 % et suspendu la totalité de ses liaisons internationales en raison de la propagation de l'épidémie. Mi-mai, elle annonçait le licenciement de 1 400 employés de ses filiales au Chili, en Colombie, en Équateur et au Pérou. Une décision qui s'ajoutait à un programme de départ volontaire à la retraite pour quelque 800 personnes.
La compagnie aérienne, née de la fusion de LAN au Chili et de TAM au Brésil, dessert habituellement 145 destinations dans 26 pays. Elle comptait jusque-là plus de 42 000 employés et exploite en temps normal 1400 vols quotidiens, transportant plus de 74 millions de passagers par an.