Le comité social et économique de TUI France exprime de nouveau ses inquiétudes liées au rattachement de la filiale tricolore à la Western Region du groupe TUI.
L’ambiance n’est clairement pas au beau fixe au sein de TUI France. Après le départ précipité de son ex-PDG Pascal de Izaguirre fin janvier, le comité social et économique (CSE) du voyagiste craint toujours l'organisation d'un nouveau plan social. « Un plan social est en cours de préparation. Les bruits qui courent font état de 300 à 400 postes » qui pourraient être supprimés, explique Lazare Razkallah, secrétaire du CSE de TUI France.
Le CSE avait déjà adressé une lettre à la nouvelle direction en février dernier pour faire part de ses inquiétudes. « Il y a deux ans », lors du rachat de Transat France, « on nous avait promis monts et merveilles. Or, on s’écroule. » Lazare Razkallah assure que TUI France a « perdu une trentaine de millions d’euros » sur son dernier exercice, clos fin septembre, rapporte l'AFP.
L'Élysée se dit « attentif » à la « démarche » du CSE
Une situation économique compliquée qu’a confirmé Elie Bruyninckx, le nouveau PDG de TUI France et responsable de la Western Region (Belgique, Pays-Bas et France) au syndicaliste : « ‘Ça va très mal, je vais prendre des mesures dans les prochaines semaines à venir et je n’exclus pas un plan social’ », rapporte Lazare Razkallah.
En février, le CSE a adressé un courrier au président Emmanuel Macron pour l’alerter « sur la situation économique et sociale catastrophique » de l’entreprise. Depuis 2012, TUI France a déjà connu quatre plans sociaux. L’Élysée, dans sa réponse consultée par l’AFP, se dit « attentif » à la « démarche » du CSE. Le courrier a été transmis au délégué interministériel aux restructurations d’entreprises Jean-Pierre Floris. Les ministres de l’Économie et du Travail auraient par ailleurs été « avisés » de la situation.
Selon les chiffres cités par Lazare Razkallah, l’entreprise compte actuellement « 1 300 à 1 400 salariés », dont « 967 en CDI ». Un porte-parole de TUI France, contacté par la rédaction de Tour Hebdo, indique que la direction ne fera « pas de commentaire ».