20 millions de livres en salaires et bonus perçus depuis 2014 par les dirigeants, assurances à hauteur de 250 millions de dollars pour les créanciers... Autant de sommes qui font beaucoup réagir suite à la faillite du tour-opérateur.
Lundi, le patron du tour-opérateur Thomas Cook, Peter Fankhauser, faisait son mea culpa suite à l'annonce du placement en redressement judiciaire de l'entreprise. « C'est une déclaration que j'espérais ne jamais avoir à faire. Malgré de gros efforts et d'intenses négociations durant les derniers jours, nous n'avons pas été capables de préserver notre entreprise. Je sais que cette annonce va être dévastatrice pour de nombreuses personnes, et causer beaucoup d'anxiété et de stress », expliquait-il notamment face à la caméra de la BBC.
Du stress et peut-être aussi, désormais, de la colère. Selon la presse britannique, les dirigeants du groupe se seraient partagés 20 millions de livres en salaires et bonus depuis 2014, alors même que le groupe était en grande difficulté. Des informations qui ont poussé le Premier ministre britannique Boris Johnson à réagir. "Je me demande s'il est juste que les dirigeants, ou qui que ce soit d'autre, le conseil d'administration, s'accordent des sommes importantes quand des entreprises peuvent couler comme ça", a-t-il notamment commenté.
Une part de responsabilité dans la faillite ?
Une enquête a même été ouverte. La ministre des Entreprises, Andrea Leadsom, a en effet demandé au liquidateur public en charge de la faillite du groupe d'enquêter sur le comportement des hauts dirigeants de Thomas Cook. Objectif : en savoir un peu plus sur la part de responsabilité qu'ils portent dans la faillite du voyagiste qui, lourdement endetté, paye des années de gestion hasardeuse, une prudence accrue des consommateurs sur fond de Brexit, et de la concurrence des vacances achetées sur internet.
Ces informations s'ajoutent à celle des « assurances » à percevoir par les créanciers suite à la faillite du groupe. Comme l'explique France Info, le défaut de paiement de Thomas Cook vient de déclencher le versement de CDS ("Credit Default Swaps") pour que les investisseurs récupèrent l'argent qu'ils ont prêté à l'entreprise. Pour un total impressionnant de 250 millions de dollars (près de 230 millions d'euros), soit l'équivalent des financements supplémentaires que le groupe devait trouver impérativement pour espérer s'en sortir, si l’accord de recapitalisation avec Fosun avait été validé.