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Faillite de Thomas Cook France : les TO s’en sortent (beaucoup) mieux que prévu !


Publié le : 13.01.2020 I Dernière Mise à jour : 13.01.2020
Quatre mois après la faillite de Thomas Cook, les TO font les comptes et ils ne sont pas si mauvais. I Crédit photo Adobe Stock

Auteur

  • Pascale Filliâtre

Quatre mois après la panique suscitée par la défaillance de Thomas Cook France, les voyagistes ont retrouvé leur sérénité, en passe de digérer le coût financier du sinistre, avec même de nouvelles opportunités.

Au matin du 23 septembre dernier et dans les jours confus qui ont suivi la défaillance retentissante du groupe Thomas Cook, la plupart des TO référencés par Thomas Cook France ont connu un sacré coup de mou.

Chez certains l’affolement était même de mise avec la crainte avouée de devoir mettre la clé sous la porte faute de pouvoir récupérer les règlements des agences. « On s’est tous assis sur les paiements des intégrées », commente quatre mois après Hélion de Villeneuve, président d’Austral Lagons mais finalement la plus grosse partie des sommes dues par les agences franchisées a été récupérée.

Un impact financier réduit

Alors qu’Austral Lagons avait, dans un premier temps, chiffré le manque à gagner à 2M€, celui-ci a été divisé par deux. « Cela impacte d’autant le résultat de l’exercice 2019 ramené à l’étal ou juste au-dessus », commente le dirigeant. « C’est lourd mais on ne s’en sort pas si mal. Et surtout cela ne compromet pas l’avenir d’Austral. Nous sommes une entreprise solide avec du cash ».

Même constat chez Alpitour France avec une ardoise se chiffrant à « seulement » 250 000 euros au lieu des 500 000 escomptés. « On a perdu 100% des intégrés », déplore Patrice Caradec, président du TO, rappelant qu’il a fallu aussi absorber les 100 000 € d’impact de la faillite de XL Airways survenue une semaine après. « Au final, cela fait beaucoup d’argent mais cela ne nous met pas en danger ». 

Sans communiquer précisément sur leurs pertes (a priori entre 500 000 et 1M€), NG Travel, Asia ou Kuoni, disent également assumer la défaillance de l’un de leur principal distributeur. « C’est tout à fait digérable », assure Emmanuel Foiry, président de Kuoni France.

« On a tous perdu des sommes considérables et cela va grever nos comptes de résultats 2018-2019 mais essentiellement en bas de ligne », précise Guillaume Linton, directeur général d’Asia. « Ce sont autant d’investissements et de redistribution sous forme de participation à nos salariés qui ne se feront pas. Nos entreprise ne sont pas menacées mais il y a un coût social indéniable », ajoute-t-il.

Des portefeuilles clients protégés

Si les TO ont retrouvé de la sérénité, c’est aussi que leurs portefeuilles clients ont été sauvegardés. Les départs assurés par l’APST jusqu’au 31 décembre puis par les repreneurs des agences intégrées depuis le 1er janvier n’ont laissé quasiment aucun dossier en instance. « Plus de 90% des dossiers ont été confirmés. Il n’y a pas eu d’annulations ou très peu. C’était un enjeu colossal et il a été bien sécurisé », se félicite Hélion de Villeneuve, à l’unisson de ses confrères.

Pour la suite, pas trop d’inquiétude non plus sur un éventuel manque à gagner. Il va falloir, certes, faire avec un réseau en moins, et pas des moindres. Mais de nombreux TO se retrouvent très bien placés chez les repreneurs des agences intégrées.

Ainsi Austral Lagons, Asia ou NG sont TO Gold chez Havas. « Potentiellement, et c’est déjà le cas, nous allons même être revendus par des agences qui ne nous privilégiaient pas jusqu’à présent puisque le TO maison Jet tours était systématiquement mis en avant », remarque Philippe Sangouard. « A l’exception d’une vingtaine de points de vente non repris, et sans doute pas les meilleurs, toutes les agences se retrouvent chez d’autres. Les cartes sont redistribuées, à nous de susciter de nouveaux réflexes commerciaux », ajoute-il confiant.

Côté franchisés, Selectour a récupéré déjà près de 120 ex-Thomas Cook. Ce sont aussi autant de nouveaux points de vente qui favoriseront les TO gold du réseau. « Nous sommes en croissance à deux chiffres sur l’exercice 2020, au-delà de notre budget prévisionnel  alors que nous venons de perdre notre deuxième plus gros distributeur », témoigne ainsi Guillaume Linton. Pour Asia « multi-référencé », il est évident que « l’effet transfert » joue à plein.

« Il faut juste que les agences Thomas Cook se remettent du traumatisme et gèrent leurs nouvelles appartenances. Cela va quand même prendre quelques mois », tempère Emmanuel Foiry.

Un TO concurrent en moins

En attendant, les TO profitent aussi de l’appel d’air provoqué par la disparition d’un concurrent voyagiste. Jet tours et ses quelque 300 000 clients sont autant de parts de marché à récupérer sur les clubs ou les séjours et beaux circuits long-courriers. « Tout le monde en profite », assure Philippe Sangouard. « On explose sur l’océan Indien », se réjouit Hélion de Villeneuve, attribuant ce dynamisme au retrait du TO maison de Thomas Cook France.

« Nous sommes en forte croissance sur les demandes de circuits », confirme Guillaume Linton qui, à date, à l’instar d’Austral Lagons, aurait déjà engrangé plus de la moitié de son exercice 2020.

« Cette défaillance a permis aux spécialistes des clubs de reprendre des produits intéressants », remarque Patrice Caradec. NG Travel, Ovôyages ont gonflé leurs adresses pour l’été. Alpitour France a récupéré deux anciens Clubs Jet tours à Minorque et Majorque. Le TO constate aussi un accroissement bienvenu des demandes en groupes.

« Globalement, la défaillance de Thomas Cook en entrainant celle de Jet tours assainit le marché, ne serait-ce que parce qu’il y aura moins de surcapacités cet été et qu’on va pouvoir vendre à des prix plus justes », ajoute Patrice Caradec, évoquant les 200 000 sièges en moins de Jet tours.

 

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