Le tour-opérateur de Travel Europe affiche des objectifs financiers ambitieux. Une volonté portée par Cyril Cousin, fraîchement nommé directeur général de Travel Europe, qui a détaillé hier sa stratégie.
Ces six derniers mois, Cyril Cousin, nommé directeur général de Visit Europe, a peaufiné sa stratégie pour booster la croissance du tour-opérateur, dont le panier moyen est de 1 180€ par passager. C’est donc déterminé qu’il a présenté son plan d’actions pour 2020 hier à la presse : « A date, nous avons 3 millions d’euros d’avance par rapport à l’année dernière. Je veux dépasser de nouveau les 20 millions d’euros de chiffre d’affaires, et même atteindre les 21 millions d'euros cette année. »
S’appuyer sur les forces de Travel Europe, l’actionnaire
Que les choses soient claires, explique Cyril Cousin, « Travel Europe, c’est notre actionnaire, qui crée nos produits, nous, nous commercialisons ces produits en France avec Visit Europe. » Le TO peut compter sur les 17 bureaux à destination de Travel Europe ainsi que sur la formation des guides dans les pays commercialisés. « C’est une boîte sérieuse, au processus décisionnel rapide, dans laquelle les collaborateurs sont impliquées », souligne le nouveau directeur général.
Étoffer et mieux segmenter sa production
Aujourd’hui, l’activité de Visit Europe se divise entre quatre activités principales. La locomotive est de loin les circuits accompagnés (80% de l’activité), suivie par 10% de séjours, 5% de croisières en Croatie et 5% d’autotours. Avec près de 18 000 pax en 2019, Visit Europe a généré 19,7 millions d’euros de chiffre d’affaires, en retrait comparé à l’année précédente. Pour atteindre l’ambitieux objectif fixé par la direction générale, le TO se met donc en ordre de bataille.
D’abord en rationalisant son nombre de brochures, puisqu’il n’y en a plus qu’une seule, annuelle. Et en renforçant certaines destinations qui fonctionnent bien comme l’Écosse (nouveaux circuits, programme de randonnée, railtour…), le Monténégro, les destinations orientales (Émirats arabes unis et Oman) et l’Albanie. « On espère faire 3 000 pax sur cette destination », précise Cyril Cousin. Cette offre densifiée a aussi été retravaillée pour que « chaque typologie de clients puisse y trouver son compte » : tarif dédié aux voyageurs solo et à ceux qui choisissent des circuits en petits groupes, changement des noms des catégories de circuits et de séjours…
Générer du chiffre d’affaires sur l’hiver
« C’est notre enjeu cette année, on doit se développer sur l’hiver. Notre saison commence tardivement [en avril, NDLR], nous devons générer du chiffre d’affaires durant l’hiver », martèle Cyril Cousin. Visit Europe va donc se positionner sur une destination déjà très largement investie par les tour-opérateurs en lançant la Laponie fin 2020.
« Avec la faillite de Thomas Cook, on a voulu récupérer une part du gâteau et on affrète pas mal », assume le patron de Visit Europe. Et sa directrice commerciale Muriel Bougeard de compléter : « On essaie aussi d’avoir un bon plan de vols depuis la province. » Le TO vise 2 500 pax entre décembre 2020 et mars 2021. Les ventes en individuel ouvriront le 13 mars prochain.
La Laponie sera par ailleurs présente dans la nouvelle brochure hivernale, étoffée, comprenant aussi 20 réveillons (dont Edimbourg, Londres, Madrid, Barcelone, Kiev ou encore Saint-Pétersbourg), mais aussi des escape games francophones et le resort autrichien Schwarzbrunn.
Se doter (enfin) du package dynamique
L’absence d’outil de gestion du package dynamique freine les ambitions de Visit Europe. Et Cyril Cousin a donc décidé d’en faire son cheval de bataille cette année. « On souffre aujourd’hui sur les séjours car on ne gère pas le package dynamique. C’est donc mon chantier prioritaire pour cette année. » Le directeur général du tour-opérateur espère le mettre « sur les rails pour l’été 2020 ». « C’est compliqué à mettre en place, tant au niveau de la technique que de la culture d’entreprise. Il faut aussi qu’on remodèle certains de nos circuits pour offrir une vraie flexibilité. Ça ne se fait donc pas en un claquement de doigts », assure Cyril Cousin.
Se réorganiser et changer de locaux
Visit Europe disposait historiquement de 900 mètres carrés de locaux à Paris. « C’était trop et ce n’était pas efficace, on était sur des étages différents », explique Cyril Cousin. Les équipes ont donc déménagé à Nogent-sur-Marne mi-février. « On a perdu 600 mètres carrés mais c’est lumineux, moderne, neuf. Et on fait des économies de l’ordre de 20 000 euros par mois, ce n’est pas négligeable. » Quid du départ de Pascale Gaston ? « Ça s’est passé en bonne intelligence », explique sobrement le nouveau patron du TO.
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Comment le TO gère-t-il la crise liée au coronavirus ?
« C’est une période très anxiogène. Tous les pays seront touchés mais on ose espérer que cela se calmera d’ici à un mois. » Visit Europe n’a, par exemple, enregistré aucune réservation pour l’Italie le 25 février dernier et a d’ores et déjà enregistré deux annulations pour des circuits transalpins. « On reçoit énormément d’appels de clients qui se demandent s’ils vont reporter ou annuler », confie-t-il.