Deux ans après l’abandon des Hotels-Clubs Paladiens, Nouvelles Frontières pourrait proposer une gamme de clubs issus du portefeuille hôtelier de la maison mère TUI.
TUI France mise plus que jamais sur les clubs. Lors d’un déplacement aux Canaries destiné à présenter les établissements du groupe à Fuerteventura et Lanzarote, Pascal de Izaguirre, le Pdg, a fait un point sur le développement des hôtels-clubs et des concepts hôteliers "maison", complétant les annonces du mois de décembre dernier.
"Friedrich Joussen [le Pdg du groupe TUI depuis la fusion entre TUI AG et TUI Travel, ndlr] a des ambitions très fortes de prise de parts de marché, a souligné Pascal de Izaguirre ; le groupe a rempli ses objectifs en termes de profitabilité, en atteignant 800 M€ d’Ebita en 2014, et atteindra son objectif de 1 Md€ cette année. Il se voit désormais comme un Booking.com, et veut que l’on repasse à une étape de croissance forte."
Cela passera notamment par une commercialisation accrue des produits dits "différenciés", à savoir les concepts hôteliers développés par TUI à l’international, sous des marques exclusives, comme Magic Life, SplashWorld ou Sensatori, qui ont vocation à monter en puissance au sein de l’offre de TUI France.
Des hôtels-clubs long-courriers, notamment en Asie
Du coup, alors que Marmara, qui dispose actuellement de 42 hôtels-clubs, doit poursuivre un développement rapide en moyen-courrier (le groupe recherche activement des unités à Chypre, en Croatie, au Portugal et au Monténégro), TUI France prévoit d’annoncer prochainement son retour sur le club long-courrier, certainement au sein de la production Nouvelles Frontières.
"Nous voulons développer sur long-courrier des concepts internationaux pas encore présents sur le marché français", confirme Pascal de Izaguirre, qui envisage un lancement l’hiver prochain, voire dès cet été, notamment sur l’Asie, mais pas seulement. "On regarde", se contente-t-il de lâcher, sans vouloir en dévoiler plus pour le moment sur les destinations prévues.
Dans le portefeuille de marques hôtelières de TUI, le dirigeant cite notamment le concept Sensimar, dédié aux couples, et le concept Sensatori, positionné sur le créneau du "luxe abordable" ("affordable luxury" dans la terminologie de la maison mère), mettant en avant l'ambiance zen et le bien-être, en catégorie 5*. "C’est l’équivalent des prestations du Club Med en 4 tridents, assure Pascal de Izaguirre, à des tarifs beaucoup plus compétitifs."
Une nouvelle offre dans la corbeille de Nouvelles Frontières
Le Pdg de TUI France envisage de placer ce type de concepts au sein de la production de Nouvelles Frontières, marquant le grand retour de l’enseigne sur le créneau du club. "Nous sommes obligés de raccrocher ces produits à une marque existante, explique-t-il, cela viendrait en complément de l’offre sur mesure." Une diversification à la fois en termes de produits et de destinations, pour une prise de risque réduite, dans la mesure où les capacités sont dans la maison, et font l’objet d’arbitrage entre les différents marchés.
"Il est normal que l’on contribue à remplir les produits du groupe", précise Pascal de Izaguirre, qui se défend pourtant de plaquer une stratégie dictée par le siège sur le marché français. "Il s’agit d’une opportunité de développement supplémentaire dans une économie en crise. Nous devons chercher des relais de croissance, et il existe sur le marché français une attente pour des produits adaptés à chaque besoin."
Les concepts hôteliers différenciés représentaient 12 unités l’été dernier dans la production de TUI France (jusqu'ici dans la programmation de Marmara), un chiffre qui double sur l’été 2015, et devrait atteindre "au minimum 45 d’ici l’été 2016".
V.D.