
Le torchon brûle entre les compagnies aériennes American Airlines, Delta et United Airlines d'un côté, et Qatar Airways, Etihad Airways et Emirates de l'autre.
C'est un peu la réponse du berger à la bergère… Alors que les compagnies aériennes américaines accusent les compagnies du Golfe de recevoir des subventions indues, le Golfe contre-attaque.
Le Pdg de Qatar Airways, connu pour son franc parler, a ainsi nié que sa compagnie reçoive des subventions et a accusé l'américaine Delta Air Lines de faire voler des avions "pourris", faisant monter d'un cran la tension entre les compagnies du Golfe et celles des Etats-Unis.
S'exprimant à Doha, Akbar al-Baker a affirmé que les sommes que Qatar Airways reçoit de l'Etat prennent la forme d'une participation "légitime", ajoutant que les avions de sa compagnie sont bien plus propres pour l'environnement que ceux de Delta.
"Je pense que M. Anderson [de son prénom Richard, patron de Delta, ndlr] ne sait pas faire la différence entre participation et subvention. Nous ne recevons jamais une quelconque subvention", a dit le patron de Qatar Airways. Il a accusé Delta de faire voler "des avions pourris qui ont 35 ans", alors qu'il s'exprimait sur la pollution dans l'industrie aéronautique. Pour sa part, Qatar Airways dispose d'une "flotte ultramoderne" et est la compagnie aérienne qui émet le moins de CO2, a-t-il ajouté.
"Concurrence déloyale", "inefficacité"…
Les compagnies aériennes du Golfe sont de nouveau sous le feu de critiques aux Etats-Unis et en Europe pour "concurrence déloyale". Le 5 mars, American Airlines, Delta Air Lines et United Airlines ont demandé aux autorités américaines des mesures de protection contre Emirates, Etihad et Qatar Airways qui, selon elles, ont reçu 42 milliards de dollars de subventions de leurs gouvernements de tutelle depuis 2004.
Le mois dernier, des déclarations controversées du patron de Delta avaient rendu furieuses les compagnies du Golfe et Emirates avait rejeté des excuses présentées par M. Anderson, qui avait suggéré un lien entre les compagnies du Golfe et les attentats du 11 septembre 2001.
Akbar al-Baker lui-même est un habitué des sorties violentes sur ses concurrents : il avait par exemple dénoncé "l'inefficacité" des compagnies européennes, estimant qu'il valait mieux blâmer leurs syndicats que les compagnies du Golfe pour expliquer leurs difficultés…
C.R. avec AFP