
Elle remplace Mohsen Hassan, très contesté par les professionnels. Le nouveau gouvernement a été approuvé mercredi matin par l'Assemblée.
Exit Mohsen Hassan. Le porte-parole du parti populiste UPL, patron d'un petit groupe familial, ne sera pas le nouveau ministre du Tourisme. Sa désignation, dans un premier temps, avait ulcéré les professionnels du secteur. Dans la seconde mouture du gouvernement de Habib Essid, qui a été approuvée ce mercredi avec une large majorité de l'Assemblée (166 voix sur 217), le portefeuille du Tourisme revient à Selma Elloumi Rekik, l'une des plus importantes femmes d'affaires du pays.
Le groupe Elloumi est l'un des fleurons de l'industrie tunisienne. Il est le premier exportateur tunisien, grâce en particulier à son activité de câblage et de composants automobiles. Diplômée de l'Institut supérieur de gestion de Tunis, Selma Elloumi Rekik a fait carrière dans l'entreprise paternelle. Elle dirige notamment Stifen, la filiale agroalimentaire, spécialisée dans la production et la surgélation de fruits.
La femme d'affaires s'est lancée en politique après la révolution. Elle est l'un des membres fondateurs de Nidaa Tounes, en 2012. En octobre dernier, elle a été élue députée dans la circonscription de Nabeul 2. Agée de 58 ans, elle sera la deuxième femme, après Amel Karboul, à occuper le poste.
Un profil entrepreneurial qui rassure les pros
Son profil semble inspirer confiance aux professionnels du tourisme, qui certes réclamaient quelqu'un venu du secteur, mais sont rassurés par le solide background entrepreneurial de la ministre. "Elle a sillonné le monde, elle sait ce que signifie tourisme de qualité. Elle saura également défendre le terroir tunisien. Elle saura s'entourer de personnes compétentes", estime ainsi Mehdi Allani, patron du Sultan à Hammamet.
"C'est une femme d'affaires de taille, elle est très influente dans le milieu économique et maintenant politique. Les grands dossiers ne lui seront pas étrangers", se félicite Tarek Lassaadi, le patron de Traveltodo.
Plusieurs chantiers l'attendent sur son bureau : la création d'une société de gestion des actifs pour régler le problème du surendettement hôtelier, les négociations sur l'ouverture du ciel, ou encore, dans l'immédiat, l'amélioration de la propreté des zones touristiques et de la fréquentation.
Elodie Auffray, à Tunis