A quelques semaines du lancement du nouveau distributeur online avec son coéquipier Carlos da Silva, le dirigeant revient sur les motivations et les valeurs qui les animent.
C'est l'histoire d'un retour très attendu par une profession en quête de success story, mais surtout de réussite fondée sur les relations humaines.
A quelques semaines du lancement officiel d'Abala Travel avec Carlos da Silva, c'est le mot "valeur" qui revient le plus dans la bouche de Nicolas Brumelot pour expliquer les ressorts de ce come-back professionnel après deux ans de pause.
"Je pense que l'on ne nous attend pas seulement pour les performances économiques passées de Go Voyages, mais aussi pour les relations que nous avons entretenues en interne et avec la profession, sur toute la chaîne et sur la durée, pendant dix-sept ans." Et d'évoquer le respect des collaborateurs, des partenaires, des prestataires, "des salariés aux commissaires au compte, en passant par le bailleur, les institutions et les fournisseurs…"
Si Nicolas Brumelot assure qu'il ne s'agit en aucune façon de reproduire un nouveau Go Voyages, il reconnaît que si "Odigeo [maison mère de Go Voyage, ndlr] avait su développer les performances de ses marques en France, on ne se serait pas posé la question" de reprendre du service dans le domaine de la distribution de voyages.
Pas d'esprit de revanche
Le lancement d'Abala Travel, qui devrait être effectif avec l'ouverture des ventes et la mise en ligne du site Internet "vers la mi-mars", relève pour lui à la fois "d'une opportunité et d'une révolte, mais sans esprit de revanche".
Opportunité de prendre des parts de marché sur un créneau laissé vacant, selon lui, par une gestion inappropriée du client et des fournisseurs, et révolte face aux relations de travail chez Go Voyages, "en totale contradiction avec nos valeurs".
Avec en point d'orgue l'annonce du plan social courant décembre, qui vise à licencier plus du tiers des effectifs en France, au prétexte "d'améliorer la qualité de service" en délocalisant le call center à Barcelone. "On prend les gens pour des idiots", s'indigne Nicolas Brumelot.
Avec Abala, c'est la notion de plaisir au travail que les deux compères veulent mettre en avant, pour être une "entreprise responsable" mais aussi par "bon sens", parce que c'est comme cela que "les collaborateurs donnent le meilleur d'eux-mêmes, pas en baissant la tête avec la peur au ventre de se tromper".
L'équipe, aujourd'hui constituée d'une vingtaine de personnes, toutes associées dans l'entreprise entièrement constituée sur fonds propres (48% du capital sera entre les mains des collaborateurs), emménagera dans ses nouveaux locaux en étage sur les Champs-Elysées d'ici la fin février.
Rester fidèles à des valeurs clés
Tout le monde sera en open space, y compris les dirigeants, dans cet ancien showroom professionnel. L'espace accueillera aussi de futurs collaborateurs en cours de recrutement, notamment une "petite dizaine" d'agents de réservations*. D'autres embauches suivront si les résultats sont au rendez-vous.
Nicolas Brumelot fait preuve de modestie. "Notre objectif n'est pas d'être leader. On attend beaucoup de nous, notamment en termes d'innovation, mais nous ne prévoyons pas la révolution, il ne faut pas placer la barre trop haut. Notre priorité est que l'entreprise fonctionne pour que tout le monde s'y retrouve, fournisseurs et salariés."
Pour l'heure, l'équipe travaille "sur les moteurs, les sites, la comptabilité". Une éventuelle marque BtoC (Abala sera utilisé en BtoB) et son logo ne sont pas encore choisis. Il avertit, compte tenu des délais très courts de cette nouvelle aventure qui n'a débuté qu'à la rentrée 2014 : "Au départ on n'aura pas la plus belle offre, ni la plus exhaustive, ni la technologie la plus aboutie ; on lancera des solutions au fur et à mesure".
Mais être profitable est un objectif à très court terme : "Faire des pertes en achetant très cher des mots-clés et en tablant sur une hypothétique rentabilité après plusieurs années, ce n'est pas dans nos gènes", lâche Nicolas Brumelot. "On ne le fait pas pour prouver quoi que ce soit à qui que ce soit", résume-t-il. Juste que l'on peut être rentables en "restant fidèles à des valeurs clés". C'est déjà beaucoup.
Virginie Dennemont
*Les candidatures peuvent être envoyées sur candidature@abala.fr