Après trois crash ayant fait 460 morts en une semaine, l'association de compagnies aériennes rappellent les statistiques du secteur, qui reste le moyen de transport le plus sûr.
Après la semaine la plus noire du transport aérien, qui vient de connaître trois catastrophes en une semaine qui ont fait un total de 460 morts, sans compter la disparition du vol MH370 en mars, Iata prend la parole au nom des compagnies aériennes. D'abord pour présenter un message de soutien aux familles des victimes, mais aussi pour tenter de rassurer les voyageurs.
L'association, qui regroupe 240 compagnies aériennes dans le monde (84% du trafic aérien mondial), conçoit qu'après un tel enchaînement de drames, "beaucoup de gens vont, c'est compréhensible, poser des questions sur la sécurité aérienne", a déclaré le directeur de Iata, Tony Tyler, dans un communiqué.
"Le plus grand respect que nous puissions accorder à la mémoire de ceux qui sont touchés consiste à tout mettre en oeuvre dans la recherche des causes, et à faire en sorte que cela ne se reproduise pas", a-t-il ajouté, assurant que "malgré les événements des sept derniers jours, on peut prendre l'avion de façon sûre".
De fait, le nombre de victimes de catastrophes aériennes, qui avait atteint 210 personnes en 2013 selon le décompte de Iata, est déjà plus de deux fois supérieur cette année. "Mais même dans ces circonstances, monter dans un avion est toujours ce qu'il y a de plus sûr. Protéger nos clients qui voyagent à travers le monde contre d'éventuels préjudices est la principale mission de l'industrie aéronautique" a ajouté Tony Tyler.
Le directeur de Iata tient à rappeler que chaque jour, "environ 100 000 vols décollent et atterrissent dans le monde sans incident".
Une victime pour 15 millions de pax transportés en 2013
De son côté, Flight Safety Fondation fait état pour 2013 de 29 accidents faisant 265 victimes, soit des statistiques améliorées par rapport à l'année précédente. En 2012, on déplorait 475 victimes. Ces chiffres collectés par Flight Safety Fondation prennent en compte les avions de plus de 15 sièges. Sont donc exclus les avions d'affaires et les hélicoptères comme les appareils de tranport militaire.
Contrairement aux affirmation de certains experts des années 90, qui prévoyaient une hécatombe dans le ciel de manière mécanique avec l'explosion du trafic aérien, il n'en est rien, à condition bien entendu que la série noire du 1er semestre 2014 s'arrête là.
Alors que le trafic double en gros tous les 15 ans, et que le seuil des 3 milliards de passagers aériens transportés a été franchi en 2013, la sécurité reste à des niveaux extrêmement élevés.
La tendance, jusqu'à cette année, restait à la baisse d'année en année : il y a dix ans, la moyenne était de 33 accidents et de 720 morts annuels. "C'est moitié moins de décès car il y a une réduction du nombre de victimes par accident" soulignait l'an dernier Jean-Paul Troadec, le directeur du Bureau d'Enquêtes et d'analyses (BEA) avant de partir en retraite.
Dans notre article de janvier 2014, nous rappelions l'évolution des statistiques du secteur : le nombre de passagers transportés augmente de 8 à 9% par an et vient de dépasser trois milliards. On compte une victime pour 15 millions de passagers transportés alors qu'il était de une pour 6,4 millions en 2004...
Pas sûr que l'accumulation de statistiques réussissent néanmoins à rassurer les plus phobiques des passagers.