Jusqu’en janvier 2020, le MEG explore l’univers magique des contes, qui sont loin d’être réservés aux enfants, et pas si innocents qu’il n’y paraît à travers l’exposition «La fabrique des contes».
À partir du 17 mai prochain, le public pourra s’immerger dans ce monde fantastique, mais aussi découvrir son histoire ainsi que les multiples instrumentalisations dont il fait l’objet. Il était une fois… Chacun de nous connaît des histoires commençant par ces quatre mots. De la Finlande à la Grèce, de l’Espagne aux Alpes, les contes font partie de notre patrimoine commun. C’est cet univers à la fois très familier et complètement fantasmatique que le MEG explore dans sa nouvelle exposition. En franchissant le seuil du musée, le public se retrouve projeté dans une atmosphère surprenante, où les récits se vivent comme une expérience sensorielle.
Huit contes, peu ou pas connus du grand public, sont mis en scène dans huit théâtres de l’imaginaire. Lanterne magique, diorama, miroirs, illusions d’optique et changements d’échelle permettent de s’immerger véritablement dans l’histoire et de s’affranchir des règles du monde réel. Fabrice Melquiot, directeur du théâtre Am Stram Gram, a réécrit pour le MEG des versions contemporaines de ces récits souvent ancestraux, mais dont les enjeux restent d’actualité : la difficulté de trouver un conjoint, le rapport à la nature et à la mort, ou encore la soif insatiable de pouvoir.
Quatre illustrateurs - Carll Cneut, Camille Garoche, Jean-Philippe Kalonji, Lorenzo Mattotti, livrent chacun leur vision des contes à travers des dessins, peintures et papiers découpés. Des objets tirés des collections européennes du Musée permettent de leur donner vie. Les spectateurs découvrent aussi l’envers du décor. Une autre partie de l’exposition révèle l’histoire européenne de cette tradition orale, dont il existait à l’origine presque autant de variantes que de récitants.
Collectés dès la Renaissance, les contes se voient désormais figés dans une version unique correspondant aux attentes du public de l’époque. Qui voudrait lire aujourd’hui cette mouture du Petit Chaperon rouge où l’enfant mange la chair de sa grand-mère, tuée et rôtie par le loup ? Immensément populaires, appartenant à l’imaginaire collectif européen, les contes ne pouvaient manquer d’être récupérés pour formater les esprits et orienter les comportements.
Le MEG est une institution publique, fondée en 1901, dont le premier directeur fut Eugène Pittard, anthropologue genevois (1867-1962). Le Musée a comme mission de conserver des objets illustrant la culture des peuples à travers l’histoire du monde. Il abrite une collection de plus de 70000 objets et sa bibliothèque offre plus de 50 000 documents sur les cultures du monde.
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