Elle a été inaugurée mercredi soir en présence de la directrice de Hantang Culture, Jessica Yu. C'est le premier mécénat chinois pour une restauration à l'Opéra Garnier.
Un appel d'offres avait permis de choisir trois fleurons des métiers d'art français. La manufacture Prelle, soierie lyonnaise qui existe depuis 1752, a été appelée à intervenir.
Deux échantillons des tissus, l'un de 1874 en version damas, l'autre de 1875 en version brocatelle (soierie façonnée à décor de satin en relief) ont été retrouvés dans deux registres, qui sont exposés à l'entrée de la loge. Les autres entreprises sont Phelippeau Tapissier et MDB (Métiers du bois). Les rideaux et les passementeries doivent encore être posés début 2020.
Présentant la loge toute en brocatelle rouge, Delphine Doriola, conférencière à l'Opéra, a souligné que si Napoléon III en avait été le commanditaire, il ne l'avait jamais occupée, puisque l'Opéra a été inauguré en 1875. C'est le président Patrice de Mac Mahon et son épouse qui ont été les premiers à assister à un spectacle.
L'empereur devait rejoindre sa loge par une entrée spéciale dans la rue Scribe car il ne souhaitait pas se mêler à la foule par crainte d'un attentat. Dans le prolongement de la loge, une galerie servait de fumoir, où l'on pouvait parler discrètement affaires, a-t-elle expliqué aux journalistes.
En face, la loge de l'impératrice, les deux loges se situant à droite et à gauche de la scène, ce qui n'est pas optimal pour suivre un opéra. Mais, a-t-elle expliqué, le but alors était que "vous puissiez voir la salle et que la salle vous voie".
Le partenariat a porté non seulement sur cette restauration (pour un montant de 250.000 euros) mais aussi sur la production et la diffusion de documentaires mettant en valeur l'œuvre accomplie, les savoir-faire des trois maisons, la venue en juin-juillet du Ballet de l'Opéra à Shanghaï, et rediffusant pour le grand public chinois des courts métrages de l'Opéra lui-même.