Le site, un des fleurons des musées d'art asiatique en Europe, a rouvert à Paris après rénovation, avec un espace réaménagé qui permettra de suivre tout l'art de la Chine sur cinq millénaires de la préhistoire à aujourd'hui.
Le chantier a duré neuf mois. A son terme, le musée de la Ville de Paris, installé depuis 120 ans dans un élégant hôtel particulier imaginé au XIXe siècle par le banquier et collectionneur Henri Cernuschi (1821-96), à l'orée du Parc Monceau, va pouvoir montrer une partie de ses trésors inconnus, à partir de mercredi 4 mars.
Une majorité des oeuvres ne pouvait être exposée jusqu'à présent (430 nouveaux objets sur 650). "Les collections du musée", explique son directeur Eric Lefebvre, "étaient présentées avec un focus sur les périodes les plus anciennes, de la préhistoire à la dynastie Song au XIIIe siècle. Notre ambition a été de faire un pont entre le XIIIe siècle et le monde contemporain, et de présenter un parcours chronologique, jusqu'au XXIe siècle", précise-t-il.
Gain d'espace
"Il y avait tout ce qui fallait pour présenter la période pré-moderne, moderne et contemporaine. Notamment une des plus belles collections de peintures chinoises du XXe siècle conservée dans un musée européen et qui se trouvait en réserve", souligne M. Lefebvre. "On n'a pas gagné de l'espace sous forme de mètres carrés mais sous forme de mètres cubes en créant de nouvelles vitrines", décrit-il.
En fin de visite, une salle est consacrée à la peinture chinoise du Xxe siècle, très fragile car principalement réalisée sur soie et papier. Un parcours "Grande angle" montre les correspondances artistiques et culturelles unissant la Chine et ses voisins, le Japon, la Corée et le Vietnam à différentes époques, comme l'Age du bronze ou le moment où le bouddhisme traverse la Chine.
D'autres réouvertures de musée à venir
Le musée modernisé a réussi la gageure de conserver les couleurs (les murs rouges), conçues en plein boom japoniste, et le charme IIIe République de ses origines. C'est ainsi que l'avait voulu ce collectionneur d'origine italienne quand il était revenu de son voyage d'Asie entre 1871 et 1873, voyage par lequel il avait initié sa fabuleuse collection.
La rénovation, qui est l'un des nombreux chantiers de Paris-Musées pendant ces dernières années, a bénéficié de l'apport de plusieurs mécènes dont le mécène de Hong Kong, Peter Kwok.
Le Palais Galliera-Musée de la mode et le Musée Carnavalet consacré à l'histoire de Paris doivent rouvrir leurs portes cette année, également rénovés.