Boule d'acier de 50 mètres de diamètre, le premier réacteur nucléaire français situé à Chinon (Indre-et-Loire), à l'arrêt depuis 1973, se visite désormais, le site est inscrit aux Journées du patrimoine industriel.
Curieux, voisins, touristes... depuis un mois, pas moins de 600 personnes se sont inscrites pour visiter ce réacteur. Des écoles ont aussi signé un partenariat pour s'y rendre.
Pendant que quatre réacteurs produisent 17% de la production française sur le site du Chinon, trois autres ont été arrêtés, dont celui devenu monument historique, qui produisait 70 mégawatts en 1963, contre 900 pour ses voisins actuels.
"C'est un décor de Blake et Mortimer", a lancé un adolescent en visite, en faisant allusion à la célèbre bande dessinée de J.P. Edwards. Un film de Fantomas, sorti en 1963, a été tourné dans la salle de contrôle.
Par groupe de dix, les visiteurs, casqués et badgés, profitent des explications des employés mobilisés pour l'occasion. Tous scrutent graphiques et schémas, les jeunes réagissant aux questions de physique tandis que les plus âgés admirent l'esthétique industrielle. Le béton, première protection contre les radiations, reste prédominant.
Afin de préserver l'harmonie du Val de Loire, classé patrimoine mondial de l'Unesco, les cheminées des réacteurs en activité ont été limitées à 25 mètres contre 120 à 150 mètres pour une centrale ordinaire. L'énorme nuage de vapeur d'eau qui s'en échappe signale cependant la présence de la centrale.
La France compte 58 réacteurs nucléaires en activité, qui produisent entre 70 % et 80 % de l'électricité.