Bien sûr, il y a Montréal, Québec, les baleines du Saint-Laurent et le lac Saint-Jean… Mais il y aussi le Québec de l’ouest, celui de l’Outaouais, des Laurentides et de l’Abitibi-Temiscamingue. Sur la Route des Explorateurs, l’expression « sortir des sentiers battus » prend tout son sens.
Renouez avec les Premières Nations, découvrez comment le Québec et le Canada se sont développés, partez à la rencontre de la faune sauvage…
Depuis Montréal, il faut compter moins de deux heures de route pour rejoindre Gatineau, installée face à Ottawa, sur le bord de la rivière des Outaouais. La visite de la capitale nationale du Canada sera pour un autre voyage, la Route des Explorateurs met cap sur l’ouest du Québec. Avant de se lancer sur les traces des premiers explorateurs, faîtes connaissance avec les Premières Nations au Musée canadien de l’Histoire. Parmi les sites les plus visités du pays, le musée accueille chaque année 1,2 million de visiteurs. Chef d’œuvre architectural avec ses lignes sinueuses, l’édifice a été conçu par l’architecte autochtone canadien Douglas Cardinal. La Grande Galerie donne un aperçu saisissant de l’histoire et du patrimoine culturel et spirituel des Premiers Peuples de la côte Ouest. Sa paroi de verre d’une hauteur de six étages abrite la plus vaste collection intérieure de mâts totémiques au monde. La salle des Premiers Peuples met en évidence l’histoire, la diversité, la créativité, l’ingéniosité et la détermination des Premières Nations, des métis et des Inuits du Canada. L’arrivée des Européens et la colonisation sont également abordées.
Après cette première rencontre avec l’Homme, le parc Omega, près de Montebello, invite à faire connaissance avec les animaux de la région. A bord de son propre véhicule ou d’un bus scolaire bleu reconverti pour les groupes, on parcourt quinze kilomètres de routes sinueuses parmi les 890 hectares du parc. Les animaux sont en liberté dans leur habitat naturel : bisons, loups blanc et gris, ours, wapitis, le renard arctique… On s’émeut devant l’histoire de cette chèvre, rejetée par les autres animaux et prise en amitié par Brume, l’orignal. On descend du bus pour parcourir le sentier des Premières Nations, un itinéraire forestier jalonné de totems amérindiens et de daims sauvages. Tout le long du parcours et des arrêts, les cerfs de Virginie ne sont jamais bien loin, guettant le sac de carottes des visiteurs. Si l’envie vous prend d’un selfie avec un cerf, on a testé, c’est possible.
L’école de la vie
A 1h30 de Montréal, Stéphane Denis, dieppois d’origine, a construit sa cabane au Canada, dans les Laurentides. Au départ, il s’est spécialisé dans la pisciculture. On a eu le bonheur de déguster une truite cuite au feu de bois et pêchée trente minutes plus tôt… Puis, Stéphane s’est lancé dans l’élevage de bisons des bois. Un contact avec l’animal préhistorique qui l’a amené à découvrir la philosophie amérindienne. « Autant que les humains et la Terre mère, les animaux sont sacrés, on a beaucoup à apprendre d’eux : bisons, loups, chiens… ». Ainsi, est né le centre d’activités nature Kanatha-Aki qui signifie Gardiens de la Terre sans frontières. Stéphane et sa fille proposent de l’équitation, des balades en traîneau à chiens, en raquette, des stages de survie en forêt, une journée avec un trappeur, pêche, tyroliennes, nuit en tipi… Pour une journée à « l’école de la vie » comme dit Stéphane et pour une rencontre avec un homme d’une belle grandeur d’âme.
C’est aussi une histoire d’hommes passionnés et passionnants qui nous mène à la pourvoirie Mekoos. Au Québec, une pourvoirie est un lieu totalement dédié à la chasse et à la pêche. Forcément, au pays des grands espaces, le domaine de la pourvoirie Mekoos affiche des chiffres hors normes : une superficie de 346 km2, 44 kilomètres de rivières, 135 lacs… Bobby et Sébastien, à la tête de l’entreprise familiale, vêtus de leurs chemises carreautées, vous accueillent comme des copains. La pourvoirie Mekoos propose des séjours multi-activités en pension complète pour des groupes jusqu’à 80 personnes. Selon les saisons : pêche, observation des ours, randonnée de quad, descente de rivière en kayak, raid en motoneige, randonnée en traineau à chiens… Au milieu des forêts et des lacs des Hautes-Laurentides, on s’immerge dans la nature. Le soir, dans l’auberge toute en bois rond, on profite des moments chaleureux autour d’un castor (kir vin blanc au sirop d’érable) et d’un plat du terroir. Dans l’esprit de la Route des Explorateurs, Carl Blondin vient nous expliquer son métier de trappeur, comment il participe à l’équilibre de la faune (les 80 000 ours du Québec sont en surpopulation par exemple).
Sur les lacs, en Rabaska
Même si les ours noirs sont bien présents dans les parcs nationaux, peu de chances que vous en croisiez un… « On parle trop et on sent mauvais », s’amuse Emilie, guide à la Sépaq (Société des Etablissements de plein air du Québec). A défaut d’ours, vous aurez toujours de quoi concocter de riches programmes pour vos groupes. Le parc national du Mont-Tremblant s’étire sur plus de 1500 km2. A noter que le Mont-Tremblant est le plus haut sommet des Laurentides et une station de ski réputée en hiver. Aux beaux jours, ce sont bien sûr les randonnées pédestres qui attirent les visiteurs. Quatre sentiers en particulier, sont couronnés de belvédères et offrent une vue extraordinaire sur les vallées, tandis que d’autres mènent à des chutes d’eau impressionnantes. Le lac Monroe est un vaste terrain de jeux à parcourir en kayak ou en Rabaska, ces grands canots algonquins utilisés par les explorateurs français et canadiens au XVIIème siècle. Une activité que l’on peut aussi pratiquer 500 kilomètres plus au nord en empruntant la Route Transcanadienne jusqu’au parc national d’Aiguebelle en Abitibi-Temiscamingue. Situé sur la ligne de partage des eaux qui sépare les bassins versants de la baie James et du fleuve Saint-Laurent, ce parc fut créé pour protéger les castors et les orignaux. L’un des parcours les plus apprécié est celui de la Traverse avec le franchissement d’une passerelle suspendue à 22 m au-dessus d’un lac de faille. Un spectacle éblouissant durant l’été indien.
Abitibi, quoi ?
Mais d’où vient ce nom si étrange ? Il faut remonter aux Algonquins, l’une des 11 Premières Nations qui occupaient la région il y a 7 000 ans, pour en trouver l’origine. Abitibi-Temiscamingue signifie « Là où les eaux se séparent ». Pour appréhender la culture algonquine, le centre culturel Kinawit a ouvert l’an dernier près de Val d’Or. Sur les berges du lac Lemoine, on découvre leur histoire et leurs traditions. Pour vivre une expérience autochtone authentique, de petits groupes peuvent dormir dans des tipis dans la forêt et participer à des ateliers d’artisanat.
Autre explorateur, autre temps : la conquête de l’or. La région est particulièrement réputée pour abriter le précieux métal. Dans la ville de Val d’Or, la mine Lamaque l’une des plus riches du Québec, fut en activité de 1934 à 1985. Aujourd’hui, on découvre la vie des mineurs et les techniques d’extraction du minerai en descendant sous terre, équipé d’une lampe frontale et d’une combinaison. Un voyage passionnant au centre de la Terre. Enfin pas tout à fait, on ne s’aventure que jusqu’à 91 mètres, quand la profondeur de la mine est de 1121 mètres, soit plus de trois fois la hauteur de la Tour Eiffel ! A la surface, on visite le village minier.
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Recommandations
Hôtel Le Gouverneur Le Noranda
Dans le centre-ville de Rouyn Noranda (Abitibi), cet établissement propose 71 chambres spacieuses et confortables. On apprécie particulièrement le restaurant qui mise sur une cuisine bistro avec grillades au feu de bois, sur bûches d’érable, et une belle carte des vins.
www.lenoranda.com
Pourvoirie Mekoos 4*
Expérience à vivre absolument au Québec. Dans les Laurentides, la Pourvoirie Mekoos dispose d’hébergements à l’auberge ou en chalet. Elle propose des forfaits groupes avec nuitée, repas et activités selon la saison : pêche, chasse, canoë, quad, motoneige… Pour une immersion au cœur de la nature.
www.mekoos.com
Le Grand Lodge Mont-Tremblant 3*
Tout en bois rond, cet hôtel offre toute la chaleur du Canada. Les chambres sont grandes et quasiment toutes dotées d’une cheminée à gaz naturel. Rien de tel pour se détendre en observant la quiétude du lac Ouimet depuis son canapé. Le restaurant Chez Borivage propose une carte raffinée.
Les Brasseurs du Temps
Ces dernières années, le Québec a vu ouvrir nombre de microbrasseries. Celles-ci, située dans le centre de Gatineau, est construite sur une ancienne brasserie. Elle propose également un musée brassicole qui met en valeur les liens entre le patrimoine brassicole et l’histoire sociale et économique de la région. Une visite enrichissante à faire en attendant sa poutine.
Refuge Pageau
Créé en 1986, ce refuge accueille les animaux sauvages blessés dans le but de les soigner et de les remettre en liberté. En 2016, 150 oiseaux et une soixantaine de mammifères ont ainsi été secourues. Malheureusement, certains animaux ne sont plus aptes à la vie sauvage et finissent leurs jours au refuge à l’instar de Chubaka le porc-épic ou d’Alex, le coyote.
www.refuge pageau.ca
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Le Québec en chiffres clés
- Touristes internationaux au Québec en 2016 : 1 066 285 visiteurs, en augmentation de 12,95 %
- Touristes Français au Québec en 2016 : 421 082 Français, en augmentation de 5,2 %. Progression constante depuis 2012.
- Hébergement : nombre de chambres sur la Route des Explorateurs en 2016 (hôtels et résidences de tourisme) : 9700 unités (Laurentides 5457, Outaouis 2841, Abitibi-Temiscamingue 1402)
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Québec pratique
Office du tourisme du Québec
Tél. 0 800 90 77 77 (depuis la France)
Tourisme Abitibi Temiscamingue
Tél. +1 800 808 07 06
tourisme-abitibi-temiscamingue.org
Tourisme Laurentides
Tél. 1 800 561 66 73
laurentides.com
Tourisme Outaouais
Tél. 1 810 778 22 22
tourismeoutaouais.com
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Interview avec Guillaume Travert, délégué commercial à Tourisme Abitibi-Temiscamingue
Quels sont les atouts majeurs de l’Abitibi-Temiscamingue ?
Touristiquement parlant, nous sommes une région qui n’existait pas il y a quinze ans. Nous sommes donc très loin du tourisme de masse (!) La Route des Explorateurs est née il y a cinq ans afin de positionner l’ouest du Québec comme route touristique. Nous n’avons pas les baleines du Saint-Laurent et nous ne les aurons jamais. Nous nous devions de proposer une autre forme de tourisme basée sur l’histoire, la culture, l’aventure, l’agrotourisme. L’Abitibi-Temiscamingue, c’est le « nord accessible » du Québec, le début de la forêt boréale, la découverte de la faune et de la flore.
Autre atout, notre parc hôtelier est entièrement rénové depuis cinq ans. Nous proposons des hébergements de qualité dans de petites structures. Notre plus grand établissement, à Val d’Or, propose une centaine de chambres.
Quels conseils donneriez-vous aux groupistes ?
Mon premier conseil serait de ne pas monter le voyage seul, mieux vaut s’adresser à un réceptif pour adapter les demandes (Jon View, Toundra Voyages, Globe Trotter Tours, Global Tourisme, GQV Canada). Idéalement il faudrait venir en éductour pour découvrir la destination.
L’Abitibi-Temiscamingue peut se visiter en combiné avec l’Ontario, qui est la province voisine à seulement trente minutes de route. Les Ontariens sont d’ailleurs notre principale clientèle touristique.
Quelle est l’évolution de la clientèle française dans la région ?
Depuis quelques temps, elle est en augmentation constante : 7 à 8 % chaque année. Elle représente environ 20 % de nos visiteurs. Quant aux groupes, ils représentent 20 % du marché.
Encadré Nouveautés
Quoi de neuf ?
Le 23 juin 2018, l’Abitibi-Temiscamingue s’enrichira d’un nouveau parc naturel : le parc national d’Opémican. Dans le sud de la région, ce parc couvre une superficie de 252 km2 d’un relief accidenté, planté de grands pins blancs et rouges, et dont l’ouverture complète n’est prévue que pour 2019. A partir de juin 2018, il sera possible d’accéder au secteur de la rivière Kipawa dévoilant des parois rocheuses au bord du lac Temiscamingue.
Dans les Laurentides, Tonga Lumina est un nouveau sentier illuminé accessible à partir du 8 juin 2018 autour de Mont-Tremblant. Cette marche nocturne de 1,5 kilomètres se déroule en pleine nature, sur un sentier en poussière de roche. Le parcours entraine les visiteurs sur les traces d’un géant dans une quête aux frontières du réel et du fantastique.
Parmi les dernières nouveautés du Mont-Tremblant : Geo-Explora, un jeu d’exploration autoguidé en scooter électrique à trois roues. Muni d’une tablette, on découvre les secrets de la région en résolvant des énigmes.